Le samedi 22 avril, la population d’Alger apprend à 7 heures du matin, par un message lu à la radio que « l’armée a pris le contrôle de l’Algérie et du Sahara ».
Les trois généraux, Maurice Challe, Edmond Jouhaud et André Zeller, en accord avec les colonels Godart, Argoud et Lacheroy, font arrêter le délégué général du gouvernement, Jean Morin, le ministre des Transports, Robert Buron, qui se trouvait en voyage, et un certain nombre d’autorités civiles et militaires. Quelques régiments se mettent sous les ordres des généraux.
À Paris, la police arrête dès six heures du matin le général Jacques Faure, six autres officiers et quelques civils impliqués dans le « complot de Paris » censé relayer en métropole le soulèvement.
L’état d’urgence est décrété en Algérie. Les partis de gauche, les syndicats et la Ligue des droits de l’homme appellent à manifester « l’opposition des travailleurs et des démocrates au coup de force d’Alger ».
Vers 19h, le général Challe s’exprime à la radio d’Alger :
« Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud, et en liaison avec le général Salan pour tenir notre serment, le serment de l’armée de garder l’Algérie pour que nos morts ne soient pas morts pour rien. Un gouvernement d’abandon […] s’apprête aujourd’hui à livrer définitivement l’Algérie à l’organisation extérieure de la rébellion. […] L’armée ne faillira pas à sa mission et les ordres que je vous donnerai n’auront jamais d’autres buts.