Le 7 octobre 1571, la flotte du sultan ottoman est anéantie dans le golfe de Patras, en Grèce, à proximité de Naupacte — appelée alors Lépante —, dans le contexte de la quatrième Guerre vénéto-ottomane. C’est le point d’orgue d’une croisade organisée par Pie V en vue de libérer Chypre que le sultan Sélim II venait de conquérir.
La bataille met aux prises 213 galères espagnoles et vénitiennes renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte-Ligue, et quelques 300 vaisseaux ottomans. Cent mille hommes combattent dans chaque camp. Les chrétiens remportent une victoire complète. Presque toutes les galères ennemies sont prises. L’amiral turc est fait prisonnier et décapité et 15 000 captifs chrétiens sont libérés.
Le héros de la journée est le prince Don Juan d’Autriche (26 ans), qui commande la flotte chrétienne. Il n’est autre que le bâtard de feu l’empereur Charles-Quint et le demi-frère du roi Philippe II d’Espagne.
Lépante a un immense retentissement en Europe car plus encore que la défaite des janissaires lors du grand siège de Malte de 1565, elle libère la Chrétienté occidentale de la peur des Turcs. La bataille permet aussi au roi d’Espagne de se poser en champion de la Contre-Réforme catholique.
Pour Venise, cependant, Lépante a le goût amer d’une victoire à la Pyrrhus. Ruinée par l’effort de guerre et la suspension de son commerce avec l’Orient ottoman, la République se détache de ses alliés et négocie avec les Turcs. À ceux-ci, elle reconnaît la possession de Chypre, qui avait été pourtant son but de guerre, en échange de la reprise de son commerce.
La tradition catholique attribue la victoire à la Vierge Marie et c’est en souvenir de cette victoire que fut instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.
Il me semble que Miterrand avait restitué aux turcs des canons pris à Lépante