Le « Lafayette of the South »
Camille Armand Jules Marie Polignac est né le 16 février 1832 à Millemont en Seine-et-Oise, dans l’une des plus fameuses familles de la noblesse française. Sa grand-mère, Gabrielle de Polignac, fut une fameuse aristocrate, confidente de la reine Marie-Antoinette. Son père était Jules, prince de Polignac, qui fut un fervent partisan de la monarchie absolue et premier ministre pendant le règne du Roi Charles X.
Polignac étudie au collège Stanislas dans les années 1840. Monarchiste légitimiste et hostile aux tendances libérales, il fait son service dans l’armée impériale en Crimée (1853-1855) et se distingue lors du siège de Sébastopol. Il quitte l’armée en 1859 et voyage en Amérique centrale où il étudie la géographie, l’économie politique et la botanique.
Il décide de partir pour l’Amérique lorsque la guerre de Sécession débute au printemps 1861. Il écrira à son ami le général Beauregard, créole sudiste : « Je serais enchanté de faire le sacrifice de ma vie pour une si belle cause ».
Il est au début incorporé dans l’état-major du général Beauregard. Lors de la bataille de Richmond, monté en première ligne, il rallie les soldats du 5e du Tennesse, malmenés et en passe d’abandonner leur position. S’exposant au feu adverse, il brandit le Battle Flag confédéré et conduit les rebelles dans une charge victorieuse. C’est le tournant de sa carrière. Pour avoir forcé l’admiration et le respect de tous, le français est cité à l’ordre du jour. À son retour dans la capitale de la rébellion, il est accueilli en héros. Ses supérieurs discernent en lui un redoutable meneur d’hommes. Le 10 janvier 1863, il reçoit ses étoiles de général de brigade.
Il est ensuite envoyé au Texas, dans la 2e brigade d’infanterie sur le front du Mississippi aux confins de la Louisiane. Sa brigade sera considérée comme la meilleure unité combattante sur le front de l’Ouest. Lui et ses hommes seront les terreurs des yankees, ils hanteront les bayous et les rivières du Nord et de l’Ouest de la Louisiane. Le français multiplie les coups d’éclats.
Le 7 février 1864, il exécute un raid hardi sur Vidalia, un immense dépôt d’approvisionnement de l’Union, et en repart avec un butin gargantuesque. Le meilleur est encore à venir. Maîtres du cours entier de Mississippi, les Nordistes cherchent, au printemps 1864, à contrôler la Red River, porte d’entrée du Texas par laquelle les armées sudistes acheminent leur maigre ravitaillement. Le choc a lieu le 8 avril 1864 à Mansfield. Son supérieur direct ayant été abattu, Polignac prend le commandement de la 2e division d’infanterie et la conduit, sabre au clair, dans une charge spectaculaire qui a pour effet d’inverser le cours de la bataille, les fédéraux estomaqués, battent en retraite. C’est grâce à ce succès que les Confédérés parviennent à garder, jusqu’à la fin du conflit, le contrôle effectif du territoire à l’ouest du Mississippi. Pour Polignac, la récompense est immédiate. Le 13 juin il est nommé général de division.
Les mois suivants il ira combattre dans l’Arkansas et en Louisiane.
Pour la population du Sud il obtient le titre de « Son of the South » le seul non-natif américain à le recevoir, mais pour la postérité il sera appelé « Lafayette of the South ».
De retour à la vie civile, le prince reste hanté par le souvenir de la guerre de Sécession. Il correspond avec d’anciens compagnons d’armes et prend la plume pour entretenir le mythe de la Cause perdue.
Une dernière fois, en 1870, il tire l’épée, cette fois pour la France. Nommé chef de bataillon de la Garde impériale, il couvre efficacement la retraite de Bourbaki à Villersexel. Napoléon III lui donnera la Légion d’Honneur.
En mars 1871, il est démobilisé. Il occupe alors ses loisirs à voyager et à étudier les mathématiques.
Le 15 novembre 1913, Camille de Polignac, fils du duc de Polignac, pair de France et ancien président du Conseil de Charles X décède à son domicile parisien, d’une crise d’apoplexie.
Ce prince français fut le dernier général confédéré à rendre l’âme, le « La Fayette du Sud » qui a laissé outre-Atlantique le souvenir d’un officier plein d’allant et de panache, appliqué et prêt à toutes les audaces pour servir une cause qu’il a embrassé avec ardeur.
On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec le sergent de Polignac tué dans une embuscade (à Mokré, je crois) pour le compte de la LCF.
Merci ! Relayé.
Mais soyez assez bon pour mettre un F majuscule, au moins à ces Français-là…