Hanna Reitsch est née le 29 mars 1912 à Hirschberg im Riesengebirge en Silésie prussienne.
Depuis son enfance, Hanna Reitsch est une passionnée de l’aviation.
Elle obtint son Abitur en 1931 et ensuite suit des cours à l’École coloniale pour femmes de Rendsburg. À partir de 1932 elle étudie la médecine à Berlin.
Parallèlement à ses études, elle obtient son brevet de pilote de planeur et d’avion à moteur en 1932. Elle obtient son premier record la même année : le record féminin de durée de vol en planeur avec 5 h 30 passées en l’air.
En 1933, elle arrête ses études au profit de l’aviation. Reitsch travaille comme monitrice dans une école de vol à voile située à Hornberg. Puis en 1933 et 1934 elle participe à une expédition d’exploration au Brésil et en Argentine. À partir de juin 1934 elle travaille comme pilote d’essai à la Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug de Darmstadt (Institut allemand de recherche sur les planeurs).
En 1936, elle pulvérise le record de distance parcourue en planeur, avec une distance de 305 km.
En 1937 Hanna Reitsch est détachée, à la demande de l’inspecteur de la Luftwaffe Ernst Udet, au centre d’essais en vol de la Luftwaffe, situé à Rechlin. Là elle a l’occasion de tester des avions militaires, des Stukas, des bombardiers et des avions de chasse. La même année, elle obtint d’Udet, en tant que première femme au monde, le titre honorifique de Flugkapitän, l’équivalent de commandant de bord.
Toujours en 1937, Hanna Reitsch est la première femme au monde à survoler les Alpes en planeur.
Elle est également la première femme au monde à piloter l’hélicoptère Focke-Wulf Fw 61 construit en secret par Henrich Focke dont elle fit une présentation notoire, en 1938, le premier vol en salle avec un hélicoptère, dans la Deutschlandhalle (palais des fêtes) à Berlin. Placé à l’avant de l’appareil, un moteur en étoile de 160 ch entraîne deux hélices sustentatrices disposées symétriquement par rapport à l’axe longitudinal.
Cet appareil est connu par ses records : vitesse dépassant 120 km/h, 230 km en ligne droite, vol vers l’arrière à 30 km/h, descente placée-moteur arrêté, sous le seul freinage des hélices sustentatrices débrayées en autorotation, montée à 2 439 mètres (performances publiées en 1938 par L’Illustration ; en 1939, le Focke-Wulf Fw 61 dépasse l’altitude de 3 000 m).
En parallèle, Hanna Reitsch remporte la course de planeurs entre l’île de Sylt et Breslau (Silésie).
L’année suivante, en 1939, elle effectue les vols de mise au point pour le planeur géant Me 321 destiné aux troupes aéroportées allemandes. Elle effectue également des essais avec le Dornier Do 17 et le Heinkel He 111 pour vérifier si les câbles d’acier des ballons de barrage britanniques pouvaient être sectionnés à l’aide d’un dispositif fixé sur les appareils, en l’occurrence une lame montée sur un filin reliant les extrémités des ailes. Ces essais sont interrompus lorsque les câbles d’un ballon se prirent dans l’hélice de son avion. Elle ne doit la vie qu’à la chance de sortir indemne d’un atterrissage en catastrophe.
En 1942, Reitsch vole à Augsbourg sur le premier avion-fusée au monde, le Messerschmitt Me 163 Komet. Les essais effectués sur cet avion ont déjà coûté la vie à plusieurs pilotes et elle aussi est grièvement blessée lors d’un accident qui lui vaut cinq mois d’hospitalisation et la mise en place d’un nez artificiel. À la suite de cette action, elle est décorée pour son engagement de la croix de fer de 1re classe, dont elle est d’ailleurs l’unique récipiendaire féminine.
Dès l’été 1943 elle reprend les commandes du Komet. Elle participe ensuite également activement aux essais effectués sur le missile V1, dans sa version de test pilotée.
Dès 1943, face à la situation catastrophique de l’Allemagne, elle tente de mettre sur pied un groupe de pilotes quasi-suicide qui doivent utiliser des Messerschmitt Me 328 fixés sur le dos d’un bombardier Dornier Do 217. Devant l’opposition de Hitler, le projet est abandonné.
Début mai 1944, elle obtient cependant l’aide de Otto Skorzeny dont la détermination permet de transformer une fusée V1 en version pilotée (projet Reichenberg), le Fi 103R-IV, pouvant accueillir un passager. L’appareil est fixé sous l’aile d’un bombardier Heinkel He 111 et largué à 1 000 mètres d’altitudes. Les deux premiers pilotes d’essais s’écrasent et sont grièvement blessés. Hanna s’envole pour le troisième essai et réussit à poser le V1 sans problème : elle a détecté que le système gyroscopique d’autoguidage était défectueux.
Le 26 avril 1945, elle rejoint Berlin, totalement encerclée par les troupes russes, en compagnie du Generaloberst Robert Ritter von Greim à bord d’un petit monomoteur biplace Fieseler FI 156 Storch. Von Greim à l’avant est blessé par un tir russe et s’évanouit aux commandes, Hanna est assise derrière lui. Elle parvient cependant à poser l’avion près de la porte de Brandebourg en pilotant par-dessus l’épaule de l’officier inconscient. Greim est nommé Generalfeldmarschall et successeur de Göring à la tête de la Luftwaffe par Hitler.
Reitsch veut persuader le Führer de se faire évacuer par elle par la voie des airs, mais celui-ci refuse et lui remet du poison afin qu’elle puisse se suicider au cas où elle ne parviendrait plus à quitter la capitale encerclée. Reitsch parvient, avec peine, à quitter Berlin, mais elle est capturée par les Américains en mai 1945 et sera détenue comme prisonnière de guerre durant 18 mois.
Après la Seconde Guerre mondiale, les citoyens allemands n’ont plus le droit de voler, à part sur des planeurs.
En 1952, Hanna Reitsch gagne en Espagne une médaille de bronze lors des championnats du monde de vol à voile, alors qu’elle est la seule femme à participer aux épreuves.
À partir de 1954, elle travaille à nouveau comme pilote d’essai, cette fois-ci pour le compte de la Deutsche Versuchsanstalt für Luftfahrt (DVL), situé à Darmstadt (institut de recherche en aéronautique allemand).
En 1959 elle se rend en Inde, sur invitation du Premier ministre Jawaharlal Nehru, pour y constituer un réseau de planeurs performant. En 1961 elle est invitée à la Maison-Blanche par le président John F. Kennedy.
De 1962 à 1966, Reitsch réside au Ghana, où elle a créé une école de vol à voile.
Dans les années 1970 elle obtint encore plusieurs records dans différentes catégories. Elle est titulaire de plus de 40 records dans différentes classes et sur différents types d’appareils.
Hanna Reitsch vole jusqu’à la fin de sa vie.
Hanna Reitsch s’éteint le 24 août 1979, à l’âge de 67 ans, à Francfort-sur-le-Main, à la suite d’une défaillance cardiaque. Elle est enterrée au cimetière communal de Salzbourg, dans la tombe familiale.
Elle publie son livre en 1952, « Fliegen, mein Leben », Réédité en français en 2012 par les éditions Auda Isarn : Aventures en plein ciel – Du planeur à l’avion-fusée. Ce livre est disponible sur la Boutique nationaliste.
Merci, fabuleux destin, si toutes les françaises, à défaut de pouvoir piloter des avions fusées pouvaient au moins se dispenser d’aller se maquer avec n’importe quoi.