2019, éditions Pardés, 220 pages, 18.00€
Préface de Jean-Claude Rolinat
Le thème du chef exerçait une certaine fascination sur Pierre Drieu la Rochelle, et son « sulfureux » engagement politique l’a prouvé. Dans L’Homme à cheval, roman « exotique », l’auteur met en scène un dictateur sud-américain dont le destin aventureux semble inspiré de celui d’un caudillo bolivien un peu fou, Melgarejo, qui régna sur la Bolivie au XIXe siècle. Le lieutenant de cavalerie Jaime Torrijos, adulé par ses hommes, tue son prédécesseur, le dictateur Benito Ramirez, et prend le pouvoir. Il bénéficie du soutien des trois forces principales du pays : le clergé, la bourgeoisie et la franc-maçonnerie, avant d’être trahi par elles. Tout au long du récit, qui nous est conté par son fidèle ami, le guitariste-théologien et poète Felipe, le coeur de Jaime balance entre deux femmes : la séduisante aristocrate Doña Camilla et la plus belle danseuse populaire du pays, Conchita. De sang mêlé, Jaime, devenu Protecteur de la nation, n’hésitera pas à mater une rébellion indienne organisée en sous-main par le père Florida et le docteur Balmez, dignes représentants des classes supérieures qui confisquaient la vie politique bolivienne. Profondément affecté par cette trahison et par celle de sa maîtresse Camilla, Jaime Torrijos préférera déserter le pouvoir, abandonnant le narrateur, le fidèle Felipe, qui dira, en pleurs et désabusé, en voyant s’éloigner son ami, que « l’homme à cheval était à pied ». Ce roman, assez singulier dans l’oeuvre de Drieu la Rochelle, décrit subtilement les rapports que peuvent entretenir un «homme d’action » et un «homme de rêve ».
Disponible sur la Boutique nationaliste