2019, Reconquista Press, 164 pages, 13 €
Notre but n’est nullement de faire de saint Thomas un fasciste. D’abord, parce que cela relèverait de l’anachronisme pur. Ensuite, parce que nous avons bien trop de respect à l’égard du Docteur angélique pour lui faire dire ce qu’il n’a pas dit ; nous laissons ce genre de forfaitures aux spécialistes de la magouille intellectuelle.
Notre but n’est pas non plus de faire de Benito Mussolini, ni même de Giovanni Gentile — philosophe officiel du fascisme, et auteur de la première partie de La Doctrine du fascisme de Mussolini — de fervents thomistes. Ce serait en effet, là aussi, quelque peu malhonnête : ni le Duce ni son philosophe n’ont eu de formation spécifiquement thomiste, et l’on voit mal comment des individus qui n’ont pas étudié un penseur pourraient s’en inspirer.
En revanche, nous croyons que la doctrine du fascisme est conforme, ou du moins potentiellement conforme, aux enseignements du Docteur commun, et plus généralement à la philosophie politique réaliste ; à cette philosophie politique fondée par Aristote, développée par saint Thomas, et approfondie au XXe siècle par des thomistes fidèles à l’esprit du Maître, tels que l’abbé Julio Meinvielle, Charles De Koninck ou encore le Père Louis Lachance.
Autorité du Chef, organicité du Tout, économie corporative, primauté du Bien commun sur les biens particuliers, usage de la force lorsqu’il est nécessaire — c’est-à‑dire nécessaire à la préservation ou à l’avènement du Bien commun —, rôle prépondérant de l’État : voilà autant d’éléments que l’on retrouve aussi bien dans la philosophie politique du thomisme intègre que dans la doctrine du fascisme, et qui nous amènent donc à penser qu’il est possible — en toute honnêteté — d’être à la fois thomiste et fasciste.
Puisse le présent travail, qui ne consiste en rien d’autre qu’un commentaire libre de La Doctrine du fascisme de Mussolini à la lumière des principes de la philosophie réaliste, montrer le bien-fondé de cette position.
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