2013, Editions Pardès, 127pages
Paul Chack (1876-1945): «J ai été marin. Quarante années durant, j ai servi dans le Grand Corps. À bord de quinze bâtiments de guerre, j ai exercé à peu près tous les métiers. J ai fait mes premiers quarts à la voile, tour à tour sur deux frégates. J ai parcouru les sept mers et bien des terres […] J ai commandé un sous-marin en temps de paix et un contre-torpilleur pendant la guerre. Bref, j ai servi.» Les livres de Paul Chack, on les trouve dans toutes les vieilles maisons de bord de mer. De fabuleux tirages ont assuré une énorme diffusion à ces récits maritimes et historiques de l entre-deux-guerres. Et puis Chack n était pas un écrivain. C était un marin qui écrivait. Paul Chack nous emmène des Dardanelles aux brumes du Nord, de patrouilles tragiques en traversées épiques et de naufrages miraculeux en croisières merveilleuses. Ce n est pas tout : raconter Paul Chack, c est aussi donner quelques coups de projecteur sur le monde politique, littéraire et artistique de l entre-deux-guerres et de l Occupation, sur son ami de plume et de Marine, Claude Farrère, ou sur son éditeur, Horace de Carbuccia. Enfin, il y a la face tragique de Chack: les engagements sous l Occupation, l arrestation, le procès : jugé au pire moment de l Épuration, il fut passé par les armes, à cet instant critique de l histoire de la France, ces quelques semaines où le Parti communiste dit «français», stalinien, totalitaire, hideux, s était cru installé définitivement au pouvoir. Dans ce «Qui suis-je?» Chack, l auteur entend réhabiliter la mémoire de Chack, permettant ainsi de porter un regard plus indulgent sur ceux qui, par un anticommunisme parfaitement légitime et justifié, engagés dans le camp des futurs vaincus, ont basculé du statut de soldats de l Europe à celui de réprouvés, de mauvais Français.
Disponible sur : La boutique nationaliste
Merci pour cette évocation de Paul Chack, à partir de mon livre. Ce marin mériterait vraiment une réhabilitation, car à sa façon il est mort pour la France, assassiné semi-légalement par les épurateurs communistes.
Après Mers-el-Kébir, on comprend que ce marin qui avait servi sur certains des bateaux coulés n’ait pu rallier le camp gaullo-britannique, malgré son patriotisme, ou du fait de son patriotisme.
Francis Bergeron