Edgar Joseph Alexandre Puaud est né le 29 octobre 1889 à Orléans.
Il s’engage dans l’armée en 1909. En mai 1914, le sergent Puaud, du 133ème régiment d’infanterie, est reconnu éligible pour l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent. Mais il n’a pas l’occasion d’y entrer, la menace de guerre étant imminente. Le 5 août 1914, le ministre de la guerre décide que les sous-officiers éligibles pour les écoles d’officiers soient nommés aspirants. Le 1er septembre de la même année, Puaud est nommé sous-lieutenant à titre temporaire. Au sortir de la guerre, en 1918, il est capitaine à titre définitif, et détient les décorations suivantes : Croix de guerre avec sept citations (dont deux à l’ordre de l’armée), Croix de guerre des TOE avec deux étoiles de bronze, Croix de Chevalier de la Légion d’honneur, et la Médaille des évadés.
A partir de 1923, après une pause dans sa carrière militaire, il sert alors au 13ème bataillon de chasseurs mitrailleurs, dans l’armée du Rhin. Il s’engage à la Légion étrangère en 1926. Il combat au Maroc, en Syrie et en Indochine. Depuis 1934 il détient le grade de commandant.
Il retourne en France en 1940, après l’armistice, il entre dans l’armée d’armistice et prend le commandement du camp de Septfonds, dans le Tarn et Garonne. Il se fait remarquer par son attitude hostile aux autorités allemandes, à qui il ne sert pas la main ! Il rêve encore de revanche et cache des dépôts d’armes, malgré les risques.
En juillet 1942, Puaud s’engage par patriotisme à la Légion Tricolore, dont il devient le commissaire général adjoint. Promu au grade de lieutenant-colonel en 1941, puis colonel le 25 novembre 1942. Le projet de Légion Tricolore étant avorté, Puaud devient début 1943 délégué général de la LVF en France.
Le 1er septembre 1943, il est nommé commandeur du régiment de la LVF reconstitué, et part en Biélorussie rejoindre ses troupes. Puaud est décoré le 20 février 1944 de la Croix de fer IIème classe pour la réussite de l’opération antipartisans «Morocoo ». Félicité par Vichy, il est fait Commandeur de la Légion d’honneur, par arrêté du 13 mars 1944, et promu Général de brigade. Toutefois la Wehrmacht ne reconnait pas son nouveau grade, et Puaud reste pour cette dernière Oberst4. Après les combats menés par la LVF à Bohr, fin juin 1944, Puaud est décoré de la Croix de fer Ière classe.
Le Colonel Puaud de retour du front de l’Est, 31 mars 1944
Puaud accepte d’être transféré à la Waffen-SS, en septembre 1944, et est nommé Oberf0hrer, grade SS intermédiaire entre le colonel et le général, sans équivalent dans les autres armées. Plus haut gradé de la Waffen-SS française, il est naturellement commandeur de la brigade «Charlemagne qui devient à compter du 10 février 1945 la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS « Charlemagne ».
En Poméranie, Puaud dirige les opérations du mieux qu’il peut. A la tête du régiment de réserve, il parvient à s’échapper par miracle quand celui-ci est encerclé et anéanti, à l’aube du 5 mars 1945, par les blindés et troupes soviétiques. Puaud est vu vivant pour la dernière fois par quelques soldats, blessé à l’épaule, à l’arrière d’un cheval, vers 14 heures de la même journée. Puaud donne l’ordre à ces hommes de ne pas s’occuper de lui et de faire route vers l’ouest.
Ce qu’il advint après est moins sûr. D’après l’Obersturmführer Multrier, Puaud fut pris en charge par un sous-officier français à l’arrière d’une moto. Attaqués par des tireurs embusqués soviétiques, Puaud fut de nouveau blessé. Le sous-officier en question le dépose au sol d’un hôtel plein de blessés, et se met à la recherche d’effets civils. Il revint le lendemain, trouvant l’hôtel vide et souillé de sang, et la ville aux mains des soviétiques. Multrier a recueilli ce témoignage à Prague, de la bouche du sous-officier en question, durant les derniers jours de la guerre.
Fantaisies mises à part, Edgar Puaud est sans doute mort achevé par les soviétiques, qui ignoraient qu’ils avaient affaire à un haut gradé -les soviétiques épargnant en principe les généraux- ou bien alors peut-être Puaud est mort en captivité, des suites de ses blessures ou d’épuisement.
La cour de justice de la Seine le condamne à mort par contumace le 11 octobre 1946.
attention petite erreur de date de naissance dans le titre.
Quelle classe ce type, quels hommes il y avait encore à cette époque.