Simon Pierre Sabiani est né le 14 mai 1888 à Casamaccioli en Corse.
Il participe à la Grande Guerre, incorporé 112e régiment d’infanterie de ligne, il perd un œil au bois de la Gruerie en juin 1915 après avoir dirigé contre l’ennemi six contre-attaques en six heures. Surnommé par ses compagnons d’armes « Le Bayard Corse », il reçoit quatre citations à l’ordre de l’Armée, est décoré sur le champ de bataille de la légion d’honneur, reçoit la médaille militaire ainsi que la croix de guerre ornée de 4 palmes, 2 étoiles d’argent.
Trois de ces frères sont tués sur le front lors de la première guerre mondiale.
Après-guerre, Simon Sabiani adhère d’abord à la SFIO ; en 1919, il commanda des groupes musclés qui sèment le trouble dans les réunions électorales de la droite, empêchant ainsi Léon Daudet de prendre la parole à Marseille. Il rejoint un moment le PCF, puis fonde en 1923 le Parti d’action socialiste.
Il est élu conseiller général des Bouches-du-Rhône en 1925, député en 1928 et devient premier adjoint du maire de Marseille de 1929 à 1935 ; il est maire par intérim en 1931 à la mort de Siméon Flaissières. Il est réélu député en 1932.
En 1936, il rejoint le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, dont il devient membre du bureau politique. Il est à la tête de la section locale du PPF à partir de 1936. Parmi ses amis et agents électoraux figurent les figures du milieu marseillais : les futurs gangsters collaborateurs Paul Carbone et François Spirito, ainsi que le futur gangster résistant Antoine Guérini.
Dans le film Borsalino, il prend le nom de Maître Rinaldi. Le rôle est tenu par Michel Bouquet aux côtés de Belmondo et Delon, qui seront Carbone et Spirito.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il gère notamment le bureau marseillais de recrutement de la LVF, dont il est le secrétaire général.
Son fils, François Sabiani, étudiant en droit âgé de 20 ans, s’engage dans la LVF. Dans son livre, Et j’ai cassé mon fusil, Jean-Baptiste Emmanuelli écrit qu’il s’est lui-même engagé dans la LVF à la demande de la mère de François Sabiani avec pour mission d’aller convaincre son fils de quitter la LVF. Il meurt sur le Front de l’Est, non loin de Smolensk lors d’une opération de la LVF, le 2 juin 1942. Il est cité à l’ordre de la Légion : « Avait une haute conception de son devoir. S’était distingué le 29 mai 1942, au cours d’une patrouille de reconnaissance, par son calme et son mépris du danger. A été blessé mortellement, le 2 juin 1942, en accomplissant une mission de liaison ».
Simon Sabiani est condamné à mort par contumace. Il part à Sigmaringen, puis se réfugie en Italie, en Argentine, et enfin en Espagne sous le nom de Pedro Multedo. Il décède le 29 septembre 1956 à Barcelone, à la clinique Notre-Dame de Lourdes.
Il repose aujourd’hui dans la chapelle familiale de son village de Casamaccioli.