L’esbrouffe chez les Le Pen est une maladie familiale, mais il sera toutefois difficile de leur y nier un certain talent.
Dernière opération en date, le fameux entretien de Jean-Marie Le Pen dans les colonnes de l’excellent hebdomadaire Rivarol.
Ah on peut dire, quelques jours après sa parution, qu’il en aura fait couler de l’encre et tapoter des touches de clavier cet entretien.
Tout avait commencé chez le chroniqueur Jean-Jacques Bourdin qui recevait le père Le Pen et qui, bien évidemment, n’avait pas pu s’empêcher de remettre sur la table l’épisode ô combien vu, revu et encore vu, du détail de l’histoire.
On le connaît ce vieux Menhir. Tout le monde le connaît. Et chacun sait que si on vient le titiller sur ce type de terrain, cela va forcément déraper vers des zones nauséabondes, plus que susceptibles de provoquer de terribles pincements de nez dans l’intelligentsia parisienne, mais aussi provinciale, et rappeler à tous les sinistres « heures les plus sombres de notre histoire. »
Ça n’a pas raté, et on a même eu droit à un chapitre sur le Maréchal. Nous y voilà donc (au scandale, pas au Maréchal). Déchaînement médiatique, cris, pleurs et torsions de mains de la caste judéo-maçonnique française (NDA : les politiques et les journalistes), et, bien sûr, effroi dans les rangs du Front dit national, du moins de ses dirigeants (ceux qui ont été installés là par le fait ou l’absence de fait, c’est au choix, du sieur Jean-Marie, notons-le dès maintenant c’est important pour la suite).
Tout cela s’est passé le 2 avril, puis finalement, ça s’est un peu tassé. Jean-Marie s’est fait tancer par les dirigeantes du parti, Collard s’est fait remettre à sa place sur tweeter, puis l’apaisement.
Mais le diable Jean-Marie, qui en riait encore, avait plus d’un tour dans son sac.
À la surprise générale, Rivarol publie un entretien dans lequel Jean-Marie Le Pen accepte de répondre aux questions de Robert Spieler.
Dans un long entretien, que finalement, tout le monde aura lu avant qu’il ne sorte en kiosque, Robert Spieler commence sur des questions d’actualités politiques (les élections départementales), puis embraye rapidement sur des questions très pertinentes concernant le fameux incident du 2 avril, et, surtout, sur l’influence grandissante des réseaux homosexuels au sein du Front, ainsi que les sanctions données aux candidats accusés eux aussi de dérapage par les instances dirigeantes.
Alors, Jean-Marie nous sort le grand jeu. Rien ne manque. On a droit à l’homme debout, contre vents et marées, défendant son détail de l’histoire, tout en restant particulièrement taisant lorsque Robert Spieler rappelle excellemment que « au nom de la Shoah on ne peut pas maîtriser l’immigration et inverser les flux migratoires car, nous dit-on, ce serait déporter les immigrés comme furent naguère déportés les juifs. »
Pour ne pas revenir sur ses précédents propos, le vieil homme n’hésite pas à nous rappeler, dans la droite ligne de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 23 septembre 1998, que l’on a tout de même été assez dur avec le Maréchal à ladite, par attrait de l’antiphrase sans doute, « Libération ».
De ce fait, les personnes ayant une certaine estime pour le grand homme ont tout à fait leur place, selon Jean-Marie, au Front national. Au même titre que les gaullistes d’ailleurs selon lui.
À lire ces quelques paragraphes, on commence à se demander pourquoi tant de ramdam autour de cet entretien. Mais ce n’est pas fini.
L’habile Spieler tente en effet de déporter le débat sur le problème homosexuel du Front et d’obtenir l’avis de l’ancien patron sur cette cage aux folles qu’est devenu le bureau central.
Dormez tranquilles, électeurs de ce parti, car Jean-Marie est là pour vous rassurer : « Il ne faut pas exagérer. » Non. N’exagérons pas c’est vrai, surtout que l’ancien patron a une théorie tout à fait stupéfiante pour nous justifier de la présence de pédérastes dans les hautes sphères.
Eh oui, brave lecteur, apprend que, déjà d’une part, il n’y a pas vraiment plus d’homosexuels au FN que dans les autres partis (on commence à être rassuré), mais que leur présence s’explique par le fait qu’ils ont plus de temps libre, puisqu’ils n’ont pas de vie familiale.
Et là, c’est la lumière, ça y est, j’ai tout compris.
En fait, si Marine et ses sept naines n’ont pas participé à la manif pour tous, c’est pour permettre les lois sur le mariage homosexuel et leur possibilité de GPA et autres adoptions internationales.
Forcément, c’est tellement logique. Dès que les pédérastes auront une vie familiale, ils n’auront plus le temps de faire de la politique et, en conséquence, ils ne seront plus au Front.
Ingénieux, n’est-ce pas ? C’est de la métapolitique de compétition ça.
Et puis de toute façon, comme il dit, « il faudrait par ailleurs démontrer que cette particularité de la vie personnelle a une conséquence politique directe sur la ligne ou la doctrine du Front. » Eh oui, on n’accuse pas sans preuve.
Donc les homosexuels, ça va. Par contre, les chevènementistes, ça, ça ne va pas. Il est colère contre eux Jean-Marie et il le dit. Il ne mâche pas ses mots ce vieux breton. C’est clair net et précis : « Je crois que l’origine politique de certains actuels dirigeants du Front a plus d’importance que leur comportement personnel. Je pense à l’influence nocive d’un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable : Jean-Pierre Chevènement. Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. »
Alors, c’est assez drôle, parce que c’est le même Jean-Marie, qui, quelques lignes auparavant, nous assurait sans rire que les gaullistes et les anciens communistes avaient leur place au FN.
Les gaullistes, eux, ce sont des vrais patriotes pas de problème. Ça ce n’est pas du marxiste déguisé ma bonne dame. Il est sincère le gaulliste.
Par contre Chevènement, non.
Bon, on arrive quand même à lire entre les lignes et à comprendre qu’il nous parle de Philippot. Mais en évitant soigneusement de le citer. Faudrait pas froisser fifille.
Les autres questions s’enchaînent sur de la géopolitique. Du coup, on lit un peu vite, parce qu’il n’y a plus grand-chose de croustillant, on connaît ses positions sur ce sujet.
Le dernier esclandre, ça va être concernant Manuel Valls. Ah là, il ne l’aime pas non plus le Manuel.
Même qu’il le traite presque d’Espingouin. Je vous fais encore une citation, parce que décidément, Spieler nous offre de belles pépites dans cet entretien :
« Valls est Français depuis trente ans, moi je suis Français depuis mille ans. »
« Cela ne lui donne pas l’autorisation de me donner des conseils ou de me faire des remontrances sur le plan de la morale civique. »
Nous sommes tous d’accord avec ce bon Jean-Marie sur ce sujet, c’est évident. Mais j’ai quand même envie de lui poser une question à notre français millénaire.
Le beau-fils Alliot, il a le droit de donner des conseils ou des remontrances ?
Parce que, à moins que le décret Crémieux ait été promulgué en 1015, mais mes quelques connaissances historiques me font tout de même penser le contraire, je ne pense pas qu’on puisse le faire rentrer dans la catégorie de ceux qui sont français depuis mille ans. Surtout du côté maternel.
Nous n’en saurons pas plus. Si, on saura qu’il a de l’admiration pour Poutine. Dont acte.
Vous le croirez ou non, mais cet entretien a déclenché des crises d’hystérie encore plus terribles que le 2 avril. Spieler 1 – Bourdin 0.
Venant de nos médiats et politiques, aucune surprise bien sûr.
Mais alors, au FN, ça a été un véritable ouragan. Alliot s’est fendu d’insultes envers Rivarol tandis que le brave Philippot s’étranglait de rage sur tweeter. Quant à Marine, la fille préférée, elle a déclaré que désormais les ponts étaient coupés. « On n’est trahi que par les siens » disait le sage Jean-Marie, et il n’avait pas tort pour ce coup.
Conclusion, en punition, eh bien non seulement Jean-Marie sera privé de dessert, mais aussi de candidature aux législatives en PACA. Voilà. On mettra Marion, qui est restée bien silencieuse sur cette affaire, histoire de rester radicale aux yeux des électeurs qui y croient encore, mais sans froisser les dames de la haute.
Chez les nationalistes un peu plus radicaux, on a crié au scandale, mais sur le traitement réservé au Père trahi.
Beaucoup ont vu là un coup de gueule bien senti et viril d’un ancien militaire à qui il ne faut trop en faire.
D’autres, un cri de rage devant ce qu’est devenu son parti.
Moi, j’y ai surtout vu une belle manipulation à la Le Pen, père et fille.
Finalement, elle n’attendait que ça la Marine. Elle savait bien que son père allait encore déraper et que ça lui permettrait de le mettre à la porte dans le style théâtre de boulevard qu’elle affectionne tant. Elle l’attendait en embuscade, la Sten à la main.
Hop, allez dehors, le vieux, place aux jeunes, Philippot en raffole.
Maintenant ils ont le champ libre au Front, et, en plus, ils se sont autoproclamés fervents républicains.
Le message est clair : les nostalgiques du Maréchal, les antisémites ou négationnistes de tout poil : RAUS. Enfin OUT. Ce n’est pas quand on vient juste de se faire adouber par le CRIF qu’on va supporter encore ces pénibles râles d’agonie venant de la cave où on a enfermé l’ancêtre.
Alors on jette tout, et surtout les grandes figures historiques françaises qui doivent être et rester les piliers et les fondations de la doctrine nationaliste. Tout bazardé avec les affaires du vieux, à la décharge.
Et Rivarol avec. Ce torchon antisémite, comme dirait le français pour mille ans, Louis Alliot.
On s’en souviendra de Spieler tiens.
À côté de cette déferlante, le Breton tient le cap. Il fait sa sortie en beauté. Un dernier scandale avant la retraite. Comme tous les cabots, il voulait sa descente de scène sous les ovations, à défaut d’y mourir à la Molière.
Et le pire, c’est que beaucoup y verront un dernier geste grandiose, des funérailles à la Siegfrid, avec du Wagner qui résonne pendant que le Ragnarök se déchaîne.
Personnellement, je n’y ai pas vu de vieux lion poussant son ultime rugissement au milieu des hyènes. Non.
J’aurai juste entraperçu un vieux bouledogue tellement décrépi qu’il en est devenu roquet, à qui on a volé son os, et qui détale hors de la scène par les coulisses, sous les sarcasmes et les rires de sa fille indigne et de ses mignons.
Triste fin. Et que de temps perdu…
Très juste conclusion de Mr Leroy:que de temps perdu.
Alors que le temps marche contre nous,les derniers blancs en voie d’extinction au XXIè siècle.
On doit reconnaître que le Front National a mené une lutte acharnée durant son existence,il a mis sur le devant de la scène des problèmes cruciaux à l’époque,qui sont devenus vitaux à l’heure actuelle.
Mais maintenant qu’ont été trompés les militants frontistes,tout comme moi,il ne nous reste plus qu’à serrer les rangs derrière Mr Benedetti et Mr Gabriac,inaccessibles au découragement,des hommes d’Honneur.
Restons fidèles au passé vers l’avenir.
Qui vive? FRANCE!
Adieu Jean marie,
Adieu
P-S : Tu as trahi, arrêté ta comédie. Va te reposer la releve est assuree.