On connaissait l’état d’urgence pour terrorisme qui a été appliqué sous Hollande en 2015 et 2016. Voici l’état d’urgence sanitaire, indéfiniment prolongé. Le projet de loi du 2 mai 2020 a en effet prorogé l’état d’urgence sanitaire instauré par la loi du 23 mars 2020 pour une durée de deux mois. De même que le confinement, c’est-à-dire l’assignation à résidence de 67 millions de Français et assimilés, a été prolongé plusieurs fois (il y eut d’abord deux semaines, puis encore quinze jours, puis encore un mois complet), les pouvoirs publics prorogent un état d’urgence sanitaire qui leur permet de réduire voire de supprimer de manière drastique des libertés fondamentales. Le déconfinement du 11 mai, si toutefois il a réellement lieu, n’est en rien un retour intégral aux libertés antérieures, notamment celles de circuler et de se rassembler. On ne pourra se déplacer qu’à 100 kilomètres de son domicile (il n’est pas précisé comment cette distance est comptée : s’agit-il de kilomètres linéaires, à vol d’oiseau ou tient-on compte des courbes ?) Toutefois la possibilité de circuler et de se déplacer dépendra de la couleur du département où l’on se trouve et qui est évolutive : s’agit-il d’une zone verte, jaune ou rouge ? On croirait un jeu télévisé interactif ! Il faut parfois se pincer pour s’assurer que ce que l’on vit est réel tellement on nage en plein arbitraire, en pleine folie.
La gestion de cette crise du coronavirus depuis l’origine qui rappelle à bien des égards la débâcle de 1940, à quatre-vingts ans de distance, a été marquée par un amateurisme, une incompétence, une improvisation absolument sidérants et par trop visibles. Rien manifestement n’a été préparé en amont alors même que l’épidémie a commencé en Chine en décembre 2019 et rien non plus n’a été pensé en aval. Certains commerces pourront a priori rouvrir le lundi 11 mai mais pas tous. Les salons de coiffure pourront ainsi rouvrir mais pas les restaurants, les cafés et les bars. Pourtant, on voit mal comment respecter la fameuse distanciation sociale quand un coiffeur coupe les cheveux d’un client ou lui fait un shampoing ? En quoi le virus pourrait-il davantage circuler dans un restaurant que dans un salon de coiffure ou dans une école ? Tout cela apparaît vraiment comme la politique de gribouille.
Pendant plusieurs mois on aura empêché des millions d’entrepreneurs, d’indépendants de travailler, les plaçant dans une situation impossible, précipitant des faillites, alors même que les pays qui n’ont pas pratiqué le confinement total s’en tirent plutôt mieux, à en juger par les chiffres des victimes aux Pays-Bas, en Suède, au Japon, à Singapour ou à Formose. Pire encore, on a empêché des personnes âgées ou/et malades de recevoir des visites, de voir leur famille, en Ehpad, à l’hôpital (on a même refoulé des prêtres venus apporter les derniers sacrements, nous en avons des témoignages précis et accablants !) au détriment de toute humanité, de tout bon sens. On prétend veiller à la santé des Français, lutter contre un virus mais en plaçant des personnes déjà fragiles ou dépendantes à l’isolement complet, on contribue à les tuer, à hâter leur disparition ou leur déréliction. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas ce qui est voulu, entre le tri des patients, la forte utilisation de sédatifs puissants conduisant à la mort et l’isolement total des malades et personnes âgées dans des hôpitaux, des cliniques ou des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes qui sont plus que jamais des mouroirs, des couloirs de la mort.
Dans une de ses interminables allocutions télévisuelles, Macron avait osé dire que si on ne pouvait plus aller voir les personnes hospitalisées ou résidant en Ehpad, toute visite étant strictement interdite, on pouvait toutefois prendre de leurs nouvelles, leur téléphoner. Mais dans bien des cas cela est impossible. Soit parce que les personnes ne sont pas en état de répondre au téléphone, ou qu’elles n’en ont pas dans leur chambre ou qu’on ne peut arriver à les joindre. Combien de personnes nous ont ainsi dit être sans nouvelles de proches depuis des semaines, sans avoir aucun moyen de communiquer avec eux ? C’est cela, leur société ouverte, leur société du vivre ensemble, du dialogue et de l’ouverture aux autres ! Combien de vieux et de malades seront morts ou atteints d’une dépression profonde ou de démence soudaine parce qu’on les aura laissés complètement seuls, désemparés et désœuvrés ?
Le président de la République a affirmé solennellement que rien ne serait plus jamais comme avant. Ce qui n’est pas pour nous rassurer. Car jamais en temps de paix on avait à ce point réduit voire supprimé des libertés fondamentales, la liberté de culte, de circulation, de rassemblement, de manifestation. Et le pire c’est que, au nom de l’urgence sanitaire, les pouvoirs publics ont réussi à obtenir l’assentiment des masses dont la docilité, le grégarisme, le conformisme et la bêtise n’ont sans doute jamais atteint un tel niveau. Désormais ils pourront tout se permettre. Au nom d’une prétendue urgence, climatique, sanitaire, anti-terroriste ou antiraciste, toutes les libertés peuvent être brusquement et durablement foulées au pied. Grâce à la géolocalisation, on procède déjà à un fichage général et sans précédent des citoyens, à ce qu’ils appellent « un traçage des contacts ».
Face à cette entreprise d’asservissement des âmes, de lobotomisation des cerveaux, d’embrigadement des consciences, il faut plus que jamais faire preuve d’esprit critique, démasquer les mensonges et les impostures, les fausses évidences et les contre-vérités, œuvrer à la désintoxication et à la réinformation. RIVAROL avec toute son équipe de rédacteurs est là pour ça ; c’est un contrepoison plus nécessaire que jamais, nous semble-t-il, dans ces temps apocalyptiques et totalitaires.
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RIVAROL.
Editorial du numéro 3423 de RIVAROL daté du 6 mai 2020
Compte tenu des difficultés gravissimes et sans précédent dans la distribution du journal depuis sa fondation, tant en kiosques que par voie postale, et face à une situation chaque jour plus dramatique, Rivarol a d’ores et déjà décidé de mettre à disposition de tous, en consultation gratuite, le PDF intégral de ce numéro, et des numéros suivants (aussi longtemps que dureront la crise sanitaire et les mesures de confinement), en page accueil du site Internet www.rivarol.com. Chaque mardi, à partir du mardi 24 mars 2020, sera mis en ligne sur le site le nouveau numéro de RIVAROL qu’il suffira de télécharger pour pouvoir le lire en intégralité et gracieusement. Ceux qui ont une imprimante pourront également l’imprimer pour rendre la lecture un peu plus confortable.
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On sait qu’ils ne vont plus nous lâcher avec cette histoire de virus, ça ne sert plus à rien d’essayer de discuter rationnellement, c’est un coup d’Etat, ils ont la force, nous pas.