A moins de vingt-quatre heures de distance, deux événements dramatiques, d’ampleur inégale, ont semé la mort et la consternation en France et en Amérique. Un homme a ouvert le feu sur la foule venue assister à un concert en plein air le 1er octobre au soir (lundi matin en France) à Las Vegas, dans l’ouest des États-Unis, faisant au moins 58 morts et 515 blessés. Plusieurs policiers présents à ce concert de country music figurent parmi les morts. Dix fusils ont été retrouvés dans la chambre louée par le tireur qui, à ce stade de l’enquête, semble avoir agi seul et dont on ne connaît pas les motivations, du moins au moment où nous bouclons ce numéro. L’on sait d’ores et déjà que cette fusillade est la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis.
Quelques heures plus tôt, un Maghrébin en situation irrégulière a mortellement attaqué deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années sur le parvis de la gare saint Charles à Marseille s’acharnant sur elles avec une cruauté inouïe. Comme presque toujours dans ce genre d’attentats, on apprend que l’assaillant était étranger, qu’il était de surcroît en situation irrégulière, qu’à ce titre il n’avait donc rien à faire sur le territoire national, qu’il était connu des services de police sous huit identités différentes (cela ne s’invente pas !) et que de surcroît il a été régulièrement interpellé depuis 2005 pour diverses infractions de droit commun : infractions sur la législation au droit des étrangers, vol à l’étalage, port d’armes prohibé, usage et trafic de stupéfiants. Chose incroyable, il était encore en garde à vue, vingt-quatre heures avant l’attentat, à Lyon, pour vol à l’étalage. « Il a alors présenté un passeport tunisien délivré le 18 novembre 2014 au nom de Ahmed H., né le 9 novembre 1987 à Bizerte en Tunisie ». Mais rien n’est plus facile que de fabriquer des faux passeports et, à l’heure d’envoyer ce numéro à l’imprimerie, sa véritable identité n’avait pas encore été officiellement confirmée.
Répétons-le cet individu qui a tué sauvagement, atrocement deux jeunes Françaises qui étaient étudiantes et qui avaient la vie devant elles, n’aurait jamais dû être dans notre pays, puisqu’il était en situation irrégulière et multirécidiviste. Le Parisien explique très sérieusement que le centre de rétention local était saturé et que la personne chargée de signer l’obligation de quitter le territoire était absente. L’incurie n’a décidément pas de limites. De sorte que le ministre de l’Intérieur, l’ectoplasmique Gérard Collomb, a demandé une mission d’inspection sur la remise en liberté de l’assaillant. Mais dans quel pays vivons-nous ? A chaque fois ou presque qu’il y a eu des attentats de ce type depuis quelques années, on s’aperçoit que le tueur était connu des services de police, qu’il n’aurait jamais dû sortir de prison ou qu’à tout le moins il ne devait plus se trouver sur le territoire national. C’est donc bien qu’il y a une grave défaillance des pouvoirs publics, de l’administration, de la justice.
Mais, en réalité, si l’on ose pousser l’analyse jusqu’au bout (et évidemment, il le faut), il ne s’agit pas d’une simple défaillance, nous sommes là en face de la volonté de destruction d’un peuple et d’une nation que l’on livre à la pire barbarie. C’était en effet une folie de faire venir par millions des immigrés extra-européens qui n’ont ni notre culture, ni notre religion, ni nos racines. Les sociétés multiethniques et multiculturelles sont multiconflictuelles. C’est une folie encore plus grande, qui s’assimile à un véritable crime, que de laisser ouvertes nos frontières, que de continuer à recevoir des flots de prétendus réfugiés alors même que notre pays est depuis quelques années le théâtre d’attentats sanglants dont la répétition ne laisse pas d’alarmer et que la simple assistance à personnes en danger, le fameux principe de précaution dont on nous rebat les oreilles quand il s’agit d’autres sujets infiniment moins graves, auraient dû conduire les pouvoirs publics à des mesures énergiques (rétablissement des frontières, dénonciation de Schengen, inversion des flux migratoires, abandon de la double nationalité, expulsion immédiate des clandestins et des délinquants, rétablissement de la peine capitale pour les terroristes et les assassins).
Les deux attentats, à Las Vegas et à Marseille, ont été revendiqués par l’Etat islamique. Mais il n’est pas sûr qu’il faille prendre forcément au sérieux ces revendications, Daech est en effet en perte de vitesse et il peut parfaitement après coup vouloir endosser par gloriole la responsabilité d’attaques qu’il n’a pas nécessairement programmées. Les deux attaques ne sont a priori pas liées entre elles. Mais le fait qu’il y ait aussi des attentats sanglants dans l’Amérique de Trump, comme il y en a eu dans la Russie de Poutine, prouve qu’aucun pays n’est à l’abri, qu’aucun régime ne peut garantir le risque zéro, que nous ne sommes en sécurité nulle part. Entre les déséquilibrés, les toxicomanes, les psychopathes — qui n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui, le monde moderne les démultipliant du fait du grand vide de sociétés occidentales profondément déchristianisées — et les fous d’Allah (l’assaillant de Marseille aurait en effet crié « Allahou akbar »), manipulés et utilisés contre nous, la situation a rarement été aussi périlleuse. Nous sommes assis sur un baril de poudre.
Et au lieu de se protéger, d’en revenir au bon sens, de limiter par tous les moyens la répétition de ces drames épouvantables, l’on continue par tous les moyens à détricoter la nation. Comme l’a encore fait Macron dans son discours à la Sorbonne où il en appelle à une fallacieuse « souveraineté européenne » pour mieux en finir avec la souveraineté nationale, à une armée européenne pour achever la liquidation de l’armée française dont le budget a encore été sévèrement amputé cette année. Dans ce même discours, le chef de l’État a condamné le protectionnisme alors que le libre-échange détruit notre tissu industriel et nos emplois (Macron vend les bijoux de famille : les chantiers navals de Saint-Nazaire sont cédés à l’Italien Ficantieri et le Français Alstom passe sous le contrôle de l’Allemand Siemens, le créateur du TGV cédant ses activités énergie à l’Américain General Electric). Et alors que l’Occident fait face à la recrudescence du terrorisme, fruit du Grand Remplacement et qu’il connaît aussi le Grand Déclassement, on ne trouve rien de mieux que d’exciter des velléités séparatistes au sein des nations européennes, comme c’est le cas en Espagne avec la Catalogne. Alors même que nous sommes paupérisés, menacés, submergés, dépossédés, est-il raisonnable de se battre pour l’indépendance de la Catalogne et demain peut-être du Pays basque voire de la Corse ? Tout cela fait évidemment le jeu de l’Union européenne et du mondialisme qui détruit les nations en haut par le fédéralisme européiste et en bas par l’excitation des tentations sécessionnistes. Décidément notre monde est fou et nos dirigeants le sont tout autant ! Quant à nous, plus que jamais, gardons la tête froide, les pieds sur terre et les yeux au Ciel.
Éditorial de Rivarol n°3299 du 4/10/2017
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