LA RÉPUBLIQUE S’ARROGE le droit de vie et de mort sur les Français. L’assassinat de Vincent Lambert, décédé le 11 juillet au matin des suites de l’arrêt total et brutal de son hydratation et de sa nutrition neuf jours plus tôt, est un crime d’Etat, prémédité, cyniquement organisé, voulu par le chef de l’Etat en personne et validé par les plus hautes juridictions tant dans l’ordre administratif (Conseil d’Etat) que judiciaire (Cour de cassation). Il ne faut pas croire qu’il s’agit là d’un acte isolé. Nous sommes tous des Vincent Lambert en puissance. Une personne accidentée, comateuse peut parfaitement subir demain le sort du malheureux quadragénaire. Cherchera-t-on désormais à réanimer des personnes qui sont dans le coma de crainte qu’elles ne se réveillent diminuées ? Soignera-t-on un cycliste accidenté dont l’artère fémorale est atteinte ? Donnera-t-on à boire et à manger à un enfant autiste ou trisomique si l’on considère que sa vie ne mérite pas d’être vécue et qu’il serait mieux mort ?
A partir du moment où l’on ne fait plus de la vie et de la défense de la vie un principe supérieur, à partir du moment où l’on s’arroge, à la place du Créateur, du droit de vie et de mort sur les personnes humaines que l’on considère comme excessivement handicapées, faibles, fragiles, diminuées, tout devient possible. Heureux les personnes qui sont en bonne santé. Car mieux vaut désormais éviter de se rendre dans les hôpitaux et les maisons de retraite où l’on peut faire passer les patients et pensionnaires de vie à trépas en un instant. Michel Fromentoux nous raconte cette semaine l’horreur qu’il a vécue pendant trous mois dans un des hôpitaux de l’assistance publique en proche région parisienne à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Brimades, viol de l’intimité, mépris du malade traité comme un objet et un cobaye, multiplication des humiliations, beaucoup de services gériatriques dans les hôpitaux français sont de sinistres mouroirs. Le personnel soignant, massivement de couleur, dans les hôpitaux franciliens, se comporte très souvent de manière brutale et irrespectueuse à l’égard des anciens. Il y a certes souvent un manque criant de personnel mais cela ne justifie pas tout. Nous ne sommes plus hélas à l’époque du dévouement, du désintéressement. Les sévices sur les personnes âgées dans les centres de long séjour se multiplient et on voit mal comment ils ne pourraient pas s’accroître compte tenu de l’évolution effrayante des mœurs et des mentalités dans notre société déstructurée.
LA MISE À MORT, car c’est bien de cela qu’il s’agit, de Vincent Lambert ne peut que favoriser les assassinats froidement exécutés dans les hôpitaux. Il est tellement facile d’augmenter fortement les doses de morphine ou de paracétamol pour tuer des patients jugés surnuméraires, inutiles ou nuisibles. Cela permet de libérer des lits, parfois de soulager des descendants ou des conjoints qui brûlent de disposer de l’héritage ou de refaire leur vie, ou de toucher l’assurance-vie. Ce régime de mort et de néant ment activement en faisant croire que l’on a débranché Vincent Lambert alors qu’il n’était relié à aucune machine, qu’il respirait normalement, que son cœur battait, que ses yeux s’ouvraient. Il ment effrontément en affirmant que l’on a interrompu les soins et les traitements de Vincent comme si donner à boire et à manger à quelqu’un était un soin qu’on lui prodiguait. Comment peut-on aller plus loin dans le cynisme, le mensonge, l’horreur ?
Le pouvoir politique, les media, les différentes juridictions tant françaises qu’internationales (puisque la Cour européenne des droits de l’homme a également signé l’acte de mort de Vincent Lambert) ont agi aux antipodes du message du Christ qui dans l’Evangile, au chapitre 25 de Saint Matthieu, versets 34 à 46, déclare : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais voyageur, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ? Quand t’avons-nous vu voyageur et t’avons-nous recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ? Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.
Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais voyageur, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou voyageur, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ? Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »
A L’ÉVIDENCE l’élection de Macron en 2017 a marqué une étape supplémentaire dans le processus de liquidation de la France et des Français. Les violences policières exercées contre les gilets jaunes en sont déjà une preuve manifeste. La volonté de mettre en œuvre une euthanasie de masse en est une autre. Comme l’obsession de mettre fin à nos dernières libertés à travers une implacable répression de l’expression sur les réseaux sociaux et même pour toute la presse écrite, tout ce qui est imprimé. Au nom de la stigmatisation de contenus prétendument haineux, on assassine le bien, le beau, le vrai, on veut empêcher que la vérité soit dite, que les mensonges soient débusqués. En histoire, en politique, en religion, en matière d’immigration.
On veut criminaliser la morale et la famille traditionnelles au nom de la lutte contre l’homophobie et contre la haine anti-LGBT. Ces attaques organisées au plus haut niveau gouvernemental, mais aussi au niveau des institutions internationales, sont d’une ampleur sans précédent et d’une violence inouïe. Contre le corps social, contre nos traditions, contre la vérité et la justice, contre nos consciences, nos cerveaux, nos cœurs et nos intelligences. Face à cette offensive satanique tous azimuts il faut opposer le calme des vieilles troupes, une détermination totale mais tranquille, une insurrection morale et intellectuelle de chaque instant. En gardant les pieds sur terre et les yeux levés au Ciel.
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Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3386 de RIVAROL daté du 17 juillet 2019.