Ce 21 janvier, triste date dans notre histoire puisqu’elle marque la décapitation du roi de France et la fin d’un régime associant étroitement le Trône et l’Autel, la proposition de loi de lutte contre les contenus haineux sur Internet dont le rapporteur est Laetitia Avia, député macroniste de Paris, revient en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Le Sénat avait supprimé sa disposition la plus controversée et la plus liberticide, l’obligation pour les plateformes numériques de supprimer sous 24 heures les contenus jugés haineux. Après que la commission mixte eut échoué le 8 janvier à déboucher sur un accord entre les députés et les sénateurs, la commission des lois à l’Assemblée nationale a annulé l’annulation le 14 janvier, au prétexte que « les magistrats ne pourront pas examiner a priori tous les contenus qui déferlent sur la toile du fait de leur viralité » et, qu’en conséquence, « il faut rétablir l’idée de supprimer au plus vite les contenus haineux sans attendre le juge ». Cela constitue un recul de l’institution judiciaire ; jusque-là il fallait être jugé pour être condamné. Désormais on pourra être censuré avant même que la justice s’en mêle. C’était déjà d’ailleurs en partie le cas puisqu’on ne compte plus les comptes Twitter ou les pages Facebook supprimés mais cette tendance va s’aggraver considérablement et se généraliser avec le vote de la loi Avia.
En effet, si les plateformes numériques ne se soumettent pas à cette police de la pensée, elles commettront un délit passible de 250 000 euros d’amende, et de 20 millions d’euros en cas de récidive. Tous ces géants d’Internet (YouTube, Facebook, Twitter, etc.) ayant pour but d’amasser un maximum d’argent auront évidemment tendance à pratiquer une surcensure, une censure préalable, surtout envers tous ceux qui sont suspectés de propos politiquement, moralement ou historiquement incorrects. Les plateformes devront donc se constituer en gendarmes du web, bien plus encore qu’elles ne le font aujourd’hui, mais de plus les internautes à qui des contenus haineux sont reprochés seront poursuivis par un Parquet numérique spécialisé qui traitera en urgence de leur cas.
Mais qu’entend-on par contenu haineux ? C’est très simple : c’est tout ce qui déplaît au lobby juif en général et à la LICRA et au CRIF en particulier. Invitée de BFM Business le 20 janvier, Laetitia Avia a expliqué que le projet de loi, qui, selon elle, devrait entrer en vigueur avant la fin du premier trimestre 2020, visait les injures discriminatoires à raison de la race, de la religion, de l’ethnie, du sexe, de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, du handicap. Autrement dit on ne pourra plus rien dire sur les réseaux sociaux. Défendre la morale et la famille traditionnelles, combattre la théorie du genre et les revendications exorbitantes du lobby LGBT sera considéré comme de l’homophobie. Vouloir arrêter ou inverser le courant de l’immigration sera assimilé au racisme et à la xénophobie. Faire siennes les positions de Robert Faurisson sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale est d’ores et déjà assimilé à de l’antisémitisme. Critiquer fortement la politique de l’entité sioniste vis-à-vis des Palestiniens et des Etats voisins peut aussi faire l’objet d’une censure car de plus en plus l’antisionisme est lui aussi assimilé à l’antisémitisme. Voilà comment Big Brother entend faire taire tous ses opposants, tous ses contradicteurs. Est institué un crime de la pensée, et une vérité officielle est plus que jamais imposée.
Tout ce processus infernal n’est pas nouveau. Il n’a cessé de s’aggraver depuis la loi Pleven en 1972, puis la loi Gayssot en 1990, la loi Lellouche en 2003, la loi Perben en 2004. Mais son origine au XXème siècle remonte à Nuremberg. Toute cette idéologie anti-discriminatoire qui détruit nos défenses immunitaires, s’en prend à la nation, à la famille, à la religion, à la civilisation, à nos traditions les plus légitimes et les plus immémoriales, à la vérité, à la nature, au Créateur, a en effet été sacralisée par Nuremberg, même si la déclaration des droits de l’homme de 1789 en constituait la première expression historique moderne. Le nationalisme est en lui-même condamné. La volonté de conserver notre héritage matériel et immatériel, d’être fidèle à notre passé, à nos racines, à notre identité, à notre foi, à nos traditions est considéré comme un délit, sinon comme un crime. Nous sommes traités comme des assassins en puissance. Et les partis populistes ne sont aujourd’hui tolérés ou agréés en Occident que s’ils passent sous les fourches caudines du judaïsme et du sionisme international, que s’ils ne remettent pas en question les revendications du lobby LGBT, non plus que l’avortement et toutes les législations détruisant la famille traditionnelle. C’est d’ailleurs ce à quoi tous ces partis se soumettent lamentablement.
Nous sommes désarmés, dépossédés, tyrannisés. Et au fil des années et des décennies la situation ne cesse de s’aggraver. Ce viol des consciences, cette destruction méthodique de tout ce qui a fait notre civilisation, Maurice Bardèche, que nous avons souvent cité, l’avait prévu dès 1948, au sortir de la guerre, dans son monumental Nuremberg ou la Terre promise. Analysant minutieusement les conséquences dévastatrices du jugement du tribunal militaire international de Nuremberg, le beau-frère de Robert Brasillach écrit (qu’on nous pardonne de le citer un peu longuement mais ce qui est dit est fondamental et reste plus que jamais d’actualité) :
« Toute résurrection nationale, toute politique de l’énergie, ou simplement de la propreté, est ainsi frappée de suspicion. On a donné une entorse aux consciences et maintenant on nous regarde boiter. Qui a fait cela ? Qui a voulu cela ? C’est Personne comme criait le Cyclope. Le super-Etat n’existe pas, mais les vetos du super-Etat existent : ils sont dans le verdict de Nuremberg. Le super-Etat fait le mal qu’il peut faire avant d’être capable de rendre des services. Le mal qu’il peut faire c’est de nous désarmer contre tout […] C’est une situation singulière. Nous sommes désarmés et menacés par une idée et rien d’autre qu’une idée. Rien n’est interdit, mais nous sommes prévenus qu’une certaine orientation n’est pas bonne. Nous sommes invités à préparer en nous certaines sympathies et à installer en nous plusieurs refus définitifs. […] Il y a un monde clos de l’idéalisme démocratique qui est du même ordre que le monde clos du marxisme. Ce n’est pas étonnant si leurs méthodes arrivent à coïncider, si leur justice finit par être la même bien que les mots n’aient pas chez eux le même sens. C’est aussi une religion. C’est la même entreprise sur les âmes. Quand ils condamnent le nationalisme, ils savent bien ce qu’ils font. C’est le fondement de leur Loi. Ils condamnent notre vérité, ils la déclarent radicalement fausse. Ils condamnent notre sentiment, nos racines même, notre manière la plus profonde de voir et de sentir. Ils nous expliquent que notre cerveau n’est pas fait comme il faut : nous avons un cerveau de barbares. […]
La condamnation du parti national-socialiste va beaucoup plus loin qu’elle n’en a l’air. Elle atteint, en réalité, toutes les formes solides, toutes les formes géologiques de la vie politique. Toute nation, tout parti qui se souviennent du sol, de la tradition, du métier, de la race sont suspects. Quiconque se réclame du droit du premier occupant et atteste des choses aussi évidentes que la propriété de la cité offense une morale universelle qui nie le droit des peuples à rédiger leurs lois. Ce n’est pas les Allemands seulement, c’est nous tous qui sommes dépossédés. Nul n’a plus le droit de s’asseoir dans son champ et de dire : « Cette terre est à moi ». Nul n’a plus le droit de se lever dans la cité et de dire : « Nous sommes les anciens, nous avons bâti les maisons de cette ville, que celui qui ne veut pas obéir aux lois sorte de chez moi ». Il est écrit maintenant qu’un concile d’êtres impalpables a le pouvoir de connaître ce qui se passe dans nos maisons et dans nos villes. Crimes contre l’humanité : cette loi est bonne, celle-ci n’est pas bonne. La civilisation a un droit de veto.
Nous vivions jusqu’ici dans un univers solide dont les générations avaient déposé l’une après l’autre les stratifications. Tout était clair : le père était le père (NDLR : avec la procréation médicalement assistée, la fameuse PMA, où est le père aujourd’hui ? Et où est-il dans toutes ces cellules monoparentales ?), la loi était la loi, l’étranger était l’étranger (NDLR : aujourd’hui la préférence nationale est frappée d’illégalité, et même d’inconstitutionnalité. Il n’y a quasiment plus aucune distinction juridique entre le national et l’étranger. Toute promotion de la préférence ou de l’exclusivité nationale est assimilée à un racisme, donc à un délit puni par la législation). On avait le droit de dire que la loi était dure, mais elle était la loi. Aujourd’hui ces bases certaines de la vie politique sont frappées d’anathème. Car ces vérités constituent le programme d’un parti raciste condamné au tribunal de l’humanité. En échange, l’étranger nous recommande un univers selon ses rêves. Il n’y a plus de frontières, il n’y a plus de cités (NDLR : en effet depuis Schengen en 1990 il n’y a plus de frontières entre les différents pays de l’Union européenne, Bardèche a vraiment été visionnaire !). D’un bout à l’autre du continent, les lois sont les mêmes, et aussi les passeports, et aussi les juges, et aussi les monnaies (NDLR : Bardèche a prévu plus d’un demi-siècle à l’avance l’introduction de la monnaie unique, l’euro, qui s’applique sur quasiment tout le continent européen, chapeau bas !) […]
Nous sommes libres de nous agiter et de nous battre dans un univers d’ouate. On ne sait pas très bien où finit notre liberté, où finit notre nationalité (NDLR : sont aujourd’hui Français tous ceux qui ont une carte nationale d’identité, même s’ils ne savent pas parler la langue de Molière et même si rien ne les rattache à notre pays), on ne sait pas très bien où finit ce qui est permis. C’est un univers élastique. On ne sait plus où l’on pose ses pieds, on se trouve tout léger, comme si l’on avait perdu son corps. Mais pour ceux qui consentent à cette simple ablation que d’infinies récompenses, quelle multitude de pourboires ! Cet univers qu’on fait briller à nos yeux est pareil à quelque palais d’Atlantide. Il y a partout des verroteries, des colonnes de faux marbre, des inscriptions, des fruits magiques (NDLR : par exemple les mémoriaux de la Shoah, les murs et les plaques recensant les patronymes des déportés). En entrant dans ce palais vous abdiquez votre pouvoir, en échange vous avez le droit de toucher les pommes d’or et de lire les inscriptions. Vous n’êtes plus rien, vous ne sentez plus le poids de votre corps, vous avez cessé d’être un homme : vous êtes un fidèle de la religion de l’Humanité. Au fond du sanctuaire est assis un dieu nègre. Vous avez tous les droits sauf de dire du mal du dieu. »
Rien n’est à changer dans ces considérations prophétiques. Nuremberg a agi et continue d’agir comme un virus, comme un sida mental, selon l’expression de feu Louis Pauwels, qui détruit tout sur son passage, de manière irrémédiable, au moins à vue humaine. Nous connaissons des adolescentes qui, rentrant le soir de l’école, ont déclaré le plus simplement du monde à leurs parents stupéfaits : « Je ne sais pas encore si je me marierai plus tard avec un homme ou avec une femme » ou, pire encore, « Pour l’instant je suis une fille mais demain je pourrai décider de devenir un garçon ». Il n’y avait dans ces propos effrayants aucune provocation. C’est simplement la conséquence dévastatrice de l’enseignement de la théorie du genre à l’école. Le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen a été qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle, des lycéens qui pour la plupart n’étaient pas encore en âge d’urner, ont organisé des manifestations, à Paris et en province, dès les résultats connus, car ils étaient formatés et déformés par la transmission du Dogme holocaustique tant à l’école que dans les médias audiovisuels, au point d’indiquer sur des pancartes improvisées : « Souviens-toi 1933 », « Le fascisme ne passera pas », etc. Eh bien aujourd’hui au culte holocaustique s’ajoute le bourrage de crâne homosexualiste et transhumaniste. Il s’agit de détruire radicalement, et dès le plus jeune âge, tout repère moral, toute balise, de s’en prendre en profondeur à l’identité la plus fondamentale, à remettre en question de manière proprement satanique la nature, à s’en prendre frontalement à la Création et au Créateur au nom d’une pseudo-liberté, au nom de prétendus droits de la personne humaine.
Notre monde apostat ne peut déboucher que sur les pires horreurs. Nous n’en sommes plus aujourd’hui à réclamer seulement l’arrêt ou l’inversion des flux migratoires. Quand les enfants de notre pays ne savent plus qui ils sont, d’où ils viennent, s’ils sont formatés et déformés par des idéologies mensongères et destructrices, il ne s’agit plus seulement de se défendre contre les invasions étrangères, il s’agit de résister à un suicide assisté, il s’agit non plus de sauver un pays, un continent mais de sauver son âme. On peut perdre sa souveraineté et la recouvrer, même longtemps après, en revanche quand on a perdu son âme, tout est perdu. Les Espagnols ont résisté à l’occupation mahométane et ont mis sept siècles à recouvrer leur souveraineté avec la Reconquista. Ils ont tenu si longtemps et ont renversé la table grâce à leur foi, à leurs convictions. S’ils avaient été sans principes, sans idéal, sans religion, ils n’auraient jamais pu chasser l’envahisseur, ils n’auraient jamais pu non plus résister pendant des siècles. Les Canadiens français au Québec de la même manière ont résisté au Canada anglophone et protestant grâce à leur vive foi catholique, grâce à des familles solides et nombreuses jusqu’à l’effondrement général qui a commencé en 1960 et qui correspond à la période de la Grande Apostasie, un temps apocalyptique et antéchristique qui dure depuis déjà soixante ans.
Il est certes très malheureux de perdre sa souveraineté, de subir une occupation. Mais aussi douloureuse que soit cette situation, elle n’est pas désespérée dès lors que l’on garde en soi une énergie vitale, des principes clairs et immuables, une foi qui transcende, des convictions qui fortifient, dilatent le cœur, réchauffent l’âme, embrasent la volonté. Tout alors reste possible. Mais si l’on ne sait plus qui l’on est et d’où l’on vient, si l’on ne sait plus si l’on est un homme ou une femme, si l’on est blanc ou noir, si notre seule ambition est de consommer et de se réfugier dans le monde virtuel, glacial et glaçant des jeux vidéo et des réseaux sociaux, si l’on n’a aucune doctrine, aucun principe directeur, aucune colonne vertébrale, alors comment pourra-t-on se sauver et contribuer aussi à redresser le pays qui nous a vus naître et grandir ?
On nous parle aujourd’hui d’union des droites, de programme commun minimal, de mairies à conquérir, de magistrature suprême à briguer. Marine Le Pen, deux ans et demi à l’avance, vient d’annoncer le 16 janvier sa candidature présidentielle, la troisième consécutive. Certaines personnalités du milieu, y compris celles considérées comme les moins modérées, se sont empressées de lui apporter leur entier soutien. Curieuse attitude, étonnante précipitation alors que nous ne savons même pas dans quel état sera le pays en 2022, que nous ignorons même les programmes des différents candidats éventuels. Mais connaissant la personnalité et le passé de la présidente du Rassemblement national, tant dans sa vie privée que dans ses engagements publics, sachant ce qu’elle a dit et ce qu’elle a fait jusque-là, connaissant son entourage, ses méthodes, ses prises de position successives voire contradictoires (comme par exemple sur la sortie de l’euro et de l’Union européenne), comment croire honnêtement qu’elle puisse en quelque manière être une solution pour le pays ? La reine du parti des folles s’opposera-t-elle à la théorie du genre, au “mariage” homosexuel, aux législations liberticides et immorales, à la destruction méthodique de la famille, de la morale, de la civilisation, de la religion, évidemment non, puisqu’elle-même incarne elle-même cette décadence, cette subversion, cette absence totale de principes, de convictions et de vertus !
Bossuet disait qu’il n’est pire dérèglement de l’esprit que de voir les choses non pas telles qu’elles sont mais telles qu’elles devraient être. Dans le chaos actuel où il nous faut lutter pour survivre, on ne doit avancer qu’avec l’arme de la vérité et de la justice. Il faut être sans concession envers tous les mensonges, toutes les formes de mensonges et d’impostures. Si l’on veut sauver son âme, sauver autour de nous tout ce qui peut l’être encore, il convient de dénoncer les impostures, de refuser tout ce qui est frelaté, faisandé et avarié et de défendre, à temps et à contretemps, le beau, le bien, le vrai.
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RIVAROL.
Editorial du numéro 3408 de RIVAROL daté du 22 janvier 2020