Sri Lanka, naguère Ceylan, ce dimanche 21 avril, jour de Pâques, la capitale à Colombo est frappée par une huitième explosion. Auparavant trois églises remplies de fidèles assistant à l’office pascal — Saint-Anthony de Colombo, Saint-Sébastien de Negombo et une autre à Batticaloa à l’est du pays — ainsi que des hôtels, ont été touchés avec un bilan (provisoire) de 290 morts et quelque 500 blessés, les attentats non encore revendiqués sont islamistes. Pareillement, au Levant ou en Égypte, nous assistons depuis un siècle à un génocide silencieux des communautés chrétiennes. Persécutées, chassées, exilées, leurs églises incendiées, pillées ou détruites, se comptent par centaines. En France la situation n’est guère meilleure, mais avec le silence complice des médias et parce qu’il n’y a pas mort d’homme, les églises étant généralement vides (les croyants ayant déserté l’église conciliaire et son culte énervé… Dieu vomit les tièdes, n’est-ce pas ?), les choses restent inaperçues des masses hypnotisées par les rencontres sportives, les Coupes d’Europe et du monde, le tapis rouge de la Croisette, la logorrhée présidentielle et les commissaires idéologiques qui se relaient sans désemparer sur les écrans domestiques pour nous dire où est le bien et le mal selon les déités démiurgiques du politiquement correct.
Et ces bougres parviennent presque toujours à leurs fins : nous faire accroire que l’incendie de la cathédrale de Paris n’aurait été qu’un accident, un “dramatique”, mais banal accident (le qualificatif tragique est absent de leur vocabulaire). Ils n’ont pas leur pareil pour instiller le doute face aux plus criantes évidences. Les explications savantes commencent d’ailleurs à se multiplier pour nous expliquer que le feu aurait pu couver pendant de longs jours, voire plusieurs semaines avant d’éclater en tornade dévastatrice. Un peu le même type de raisonnement à l’esbroufe que pour expliquer, en 2001, l’écroulement sans cause apparente de la Tour n°7 du World Trade Center (le feu se serait propagé par les sous-sols !).
Or la longue série d’accidents parfaitement intentionnels et criminels que nous venons de connaître en France contre des lieux de culte catholique — et qui jalonnent ces derniers mois et années [voir infra] — est là pour nous inciter à ne pas conclure trop vite à l’innocence présumée des événements (celle du hasard malheureux), surtout avant même l’examen de la scène du crime. Ajoutons en outre d’étranges conjonctions de rendez-vous, les uns manqués, comme le restitué macronien du grand débat annulé in extremis, ou le deuxième jour symbolique de la semaine sainte, semaine de deuil, mais d’autres aussi, porteurs, eux, d’espérance, tel le sauvetage de la Couronne d’épine, le maître autel d’origine miraculeusement épargné par la chute de la voûte incandescente, un premier verdict rendu dans le procès du commando de femmes djihadistes, celui d’Inès Madani qui voulaient précisément faire sauter la cathédrale de Paris le 4 septembre 2016… Pour ceux qui ne l’auraient pas perçu avec une acuité suffisante, nous venons de vivre un 11-Septembre à notre mesure. Les chefs d’État et de gouvernement étranger ne s’y sont en vérité pas trompés, même si le concert de leurs soutiens éplorés a su taire l’essentiel.
A NEW YORK, deux jours après l’incendie de Notre-Dame, un individu portant deux bidons d’essence, deux autres de liquide accélérateur de feu et deux briquets, est arrêté au moment où il pénétrait dans la cathédrale catholique Saint Patrick. Selon toutes apparences, Érostrate (incendiaire en juillet 356 av. JC du temple d’Artémis à Éphèse, l’une des Sept merveilles du monde), fait aujourd’hui beaucoup d’émules. L’on rappellera les dégradations dans la nuit du 2 mars (dues à un récidiviste pakistanais arrivé en France depuis une paire de mois), de l’orgue et des vitraux de la basilique Saint-Denis, laquelle accueille les tombeaux des rois et des reines de France. Deux semaines plus tard, à Paris, c’est au tour de l’église Saint-Sulpice d’être incendiée. Grâce au ciel le feu est rapidement maîtrisé. Des vêtements de SDF, dit-on, auraient été à la source de l’incendie ! En novembre 2018, la cathédrale Saint Maclou de Pontoise, véritable bijou architectural, avait bien failli cramer… là, comme à Notre-Dame, l’origine du sinistre resterait à déterminer, mais selon les premières constatations, il s’agirait d’un court-circuit électrique dans le mécanisme de l’horloge ! Dans de telles occurrences les courts-circuits ont bon dos. Notons — toujours le merveilleux hasard si généreux avec les adeptes de la théorie de la coïncidence — qu’à l’heure où les flammes dévoraient la charpente de Notre-Dame, un incendie (certes moins dévastateur) se déclarait à Jérusalem dans la mosquée al-Aqsa, troisième leu saint de l’islam !
Il serait facile à partir de là de déduire que des forces du chaos sont à l’œuvre avec pour objectif final de faire battre des montagnes. Armageddon… Nous y reviendrons. Et puis ce ne sont pas uniquement les actes de malveillance, la stupidité obtuse, le fanatisme, qu’il soit celui des Égarés (wahhabites takfiristes et djihadistes), ou celui des athées militants coupeurs des croix sommitales sur les montagnes pyrénéennes, que nous devons déplorer, ce sont également, depuis l’an 2000, 44 églises détruites à l’initiative des Services publics (compte établi au 1er janvier 2019), dont une au moins datait du 12e siècle et 17 du 19e siècle. Une liste d’attente dressée en 2016 des lieux à démolir, comprend 316 églises, plus cinq autres rajoutées en 2017.
MEDIAS et autorités rabâchent donc en boucle que l’incendie serait accidentel, l’incendie serait dû aux travaux… Or les travaux n’avaient pas vraiment commencé… La version de l’accident a été imposée avant toute esquisse de recherche… Ahurissant : le parquet ouvrait en effet une enquête pour « destruction involontaire par incendie » alors que l’incendie était encore en cours ! Version reprise et relayée telle quelle par les médias (aux ordres). Il s’agissait en fait d’écarter a priori la version criminelle, laquelle, pourtant, au vu des multiples épisodes déjà évoqués plus haut, ne pouvait en aucun cas être écartée. Il est à ce titre hallucinant de cynisme et de mépris d’apporter de telles conclusions pour une procédure qui n’a pas encore commencé… À plusieurs reprises, les responsables des échafaudages — qui à terme devaient peser quelque 500 tonnes — ont par ailleurs signalé que des cadenas interdisant l’accès au chantier avaient été sectionnés… Le 17 avril, Julien Le Bras, l’un des dirigeants de la société chargée de la rénovation de la flèche (restauration engagée depuis près d’un an), avait convié la presse afin de couper court à d’éventuelles rumeurs… Il en ressort que « ce lundi 15 avril, aucun travaux par point chaud ou électriques n’ont été effectués… nos outils sont des marteaux et des clés de 22 » ajoute-t-il ! « Un mégot de cigarette jeté sur la charpente ? Nous sommes sur des charpentes en chêne, de sections considérables et vraiment exceptionnelles, il faut une vraie source de chaleur pour réussir à enflammer ce type de sections de bois ».
Vu l’interminable série d’attentats, de destructions, d’incendies, de profanation dont nos églises, grandes et petites, ont été l’objet ces dernières décennies, il est in fine parfaitement inacceptable, voire odieux, que le ministre de l’Intérieur déclare péremptoirement que l’incendie serait involontaire avant toute investigation préalable.
[…]
Léon CAMUS et Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3374 de RIVAROL daté du 24 avril 2019.