En l’espace de seulement quelques jours, deux événements, qui n’ont en soi aucun lien entre eux, ont montré de manière superlative à quelles extrémités peut conduire un régime aussi contre-nature que celui que nous subissons sans discontinuité depuis des décennies. Le 21 mars, premier jour du printemps, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, était mis en examen pour corruption massive, financement illicite de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens à l’issue d’une longue garde à vue. Les enquêteurs suspectent le ci-devant chef de l’Etat d’avoir, en partie au moins, financé sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, de manière illégale, avec l’argent de Mouammar Kadhafi. Il ne s’agit pas là d’une mince affaire parce que sans cette manne (si bien sûr les faits sont avérés et prouvés) Sarkozy n’aurait peut-être pas accédé à l’Elysée. On voit donc encore une nouvelle fois combien l’argent, et singulièrement l’argent sale, est consubstantiel à la démocratie et au système électoral. Aurait-on les meilleures idées, le meilleur programme, serait-on le plus vertueux, le plus capable, le plus compétent, le plus désintéressé, sans argent on ne peut absolument rien faire dans leur Système. C’est d’ailleurs généralement le candidat qui dépense le plus qui décroche la timbale. Et lorsqu’on observe l’ordre d’arrivée au premier tour de l’élection présidentielle, on s’aperçoit qu’en général moins les candidats ont dépensé, moins ils ont de bons résultats. Celui qui arrive le bon dernier est habituellement celui dont la campagne était financièrement la plus minimaliste.
Mais cela va encore plus loin que cela : il faut non seulement être personnellement corrompu pour accéder aux plus hautes fonctions mais il faut en amont organiser un système mafieux de financement. Disons-le clairement : sans l’affaire Urba et le financement occulte du Parti socialiste, jamais François Mitterrand n’aurait été élu à la magistrature suprême, sans la mise sous coupe réglée de la mairie de Paris par le RPR, jamais Jacques Chirac, qui fut maire de la capitale pendant dix-huit ans, n’aurait pu accéder à l’Elysée. Et il est probable que sans l’argent libyen, jamais Nicolas Sarkozy ne serait devenu président de la République. Et si, comme certains le prétendent, Sarkozy a éliminé Kadhafi en 2011, détruit son pays et démantelé son régime en partie pour éviter que le colonel parle, ce serait encore infiniment plus grave, même si l’expédition en Libye semble correspondre à des causes plus profondes, obéir à des considérations géoéconomiques et géostratégiques qui dépassent largement la personne et les intérêts directs de Sarkozy comme par exemple la volonté de détruire l’Europe en favorisant son invasion et de favoriser les intérêts de multinationales anglo-saxonnes. Reste que pour réussir dans ce régime, pour parvenir au sommet, il faut être un chef mafieux. Le mot n’est pas excessif, il correspond très exactement à la réalité. Nous sommes dirigés, gouvernés et tyrannisés par des mafias qui, tantôt se combattent, tantôt s’entendent entre elles. La corruption est consubstantielle à leur République. Cette dernière ne peut exister et se pérenniser sans reposer sur des systèmes criminels, qu’il soit d’ordre financier, d’ordre sexuel (comme c’est le cas par exemple des réseaux pédocriminels). Et c’est somme toute logique car lorsqu’on évacue explicitement Dieu de la cité, des lois, des institutions, des consciences, des familles, que reste-t-il, sinon le règne de Mammon, sinon le triomphe de toutes les perversions ?
Deux jours seulement après la garde à vue et la mise en examen de l’ancien chef de l’Etat, notre pays était encore le théâtre de nouvelles attaques terroristes, à Carcassonne et dans un supermarché Super U de Trèbes dans l’Aude. Ces attentats, comme les précédents, ont été officiellement revendiqués par l’Etat islamique et ont fait cinq blessés et quatre morts, dont le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, officier de 44 ans qui a pris la place d’une otage du supermarché et qui a été sauvagement égorgé. Si l’acte de cet officier témoigne d’un courage et d’une force d’âme incontestables (donner sa vie pour sauver un otage est une action en soi héroïque), c’est un funeste signe des temps qu’aujourd’hui les militaires soient conduits par des pouvoirs malfaisants à ne plus guère combattre l’arme à la main sur le champ de bataille pour terrasser et tuer l’ennemi. Si le sacrifice d’un homme seul force toujours le respect et l’admiration, pour la nation tout entière il serait en soi préférable que l’ennemi qui frappe soit neutralisé et anéanti et non qu’un gendarme soit conduit à s’immoler. Si individuellement et humainement le geste est magnifique, il n’est hélas pas sûr du tout qu’il soit de nature à décourager les terroristes qui, eux, ne comprennent que la force brute et qui pourraient au contraire interpréter ce sacrifice individuel comme une faiblesse de notre part, comme un refus de notre armée de combattre et, le cas échéant, de mourir les armes à la main. Qu’un prêtre se sacrifie pour sauver un otage, cela se conçoit sans difficulté, qu’un militaire professionnel le fasse dans un contexte guerrier, car le terrorisme est évidemment une forme de guerre, au delà de l’incontestable beauté du geste personnel, cela peut apparaître aux yeux de fanatiques comme l’expression d’une confondante faiblesse de notre système de défense et de répression. Il ne faut jamais perdre de vue que c’est d’abord et avant tout l’ennemi qu’il faut frapper et anéantir si l’on veut vaincre. Certes le terroriste a été abattu par le GIGN mais combien d’ennemis potentiels prêts à des actions meurtrières sont actuellement sur notre territoire, y vivent et y circulent en toute liberté ?
Comme toujours dans ce genre d’affaires, l’auteur des attaques est un étranger extra-européen naturalisé et, comme souvent, il était fiché S. Radouane Lakdim était un Marocain naturalisé français en 2004. Il avait 25 ans. Comme toujours dans ces circonstances, les chefs de l’exécutif et les responsables politiques multiplient les communiqués et les déclarations disant leur consternation, leur émotion, leur solidarité avec les victimes et leurs familles mais jamais rien n’est fait concrètement pour agir efficacement sur les causes de ce terrorisme endémique. Car de même que, comme nous l’écrivions tout à l’heure, la corruption est au cœur de leur République, l’immigration de masse est au centre des politiques menées depuis des décennies par les gouvernements successifs. Notre pays est en état d’invasion libre et de surcroît le code de la nationalité n’a toujours pas été réformé selon le principe du droit du sang, du droit de filiation (c’était pourtant l’un des points essentiels de la plate-forme RPR-UDF pour les législatives de 1986 mais l’affaire Malik Oussékine, du nom de ce jeune Beur handicapé et décédé accidentellement en marge de manifestations estudiantines contre la loi Devaquet a eu raison des velléités réformatrices du gouvernement Chirac). L’actuel code de la nationalité crée en masse des Français de papier.
En favorisant par tous les moyens depuis plus d’un demi-siècle une immigration de masse, extra-européenne, les pouvoirs publics ont gravement mis en danger notre pays et notre peuple. Il n’est pas excessif de dire que ce sont des gouvernements criminels. Dans ses discours, depuis le début des années 1980, et même avant, Jean-Marie Le Pen dénonçait sans cesse « la folle et criminelle politique d’immigration des gouvernements successifs de droite comme de gauche » qui allait déboucher immanquablement sur des drames épouvantables. Nous y voilà ! Que ne l’a-t-on écouté plutôt que de le vilipender, de l’ostraciser et de le diaboliser ! C’est Radouane Lakdim qui a tué mais nous savons, nous, qui a armé son bras. Et celui de ses devanciers comme celui de ses successeurs car cela hélas ne s’arrêtera pas.
Que ces tristes considérations ne vous empêchent toutefois pas, amis rivaroliens, de passer de joyeuses et saintes fêtes de Pâques. Car si la vie ici-bas est souvent un chemin de croix et une vallée de larmes, et si tout humainement semble aller de mal en pis autour de nous, nous gardons au cœur une invincible espérance. Car nous savons que le Christ est ressuscité, que la mort n’a donc sur lui et ses disciples aucun pouvoir et qu’à la fin le bien finit toujours par triompher du mal. Et cette certitude, cette assurance, cette joie et cette foi profondes qui nous vivifient, nous transcendent et nous dilatent le cœur, personne ne pourra nous les enlever.
Jérôme BOURBON
Editorial du numéro 3323 de RIVAROL daté du 28 mars 2018.
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