Un entretien accordé à Sud-Ouest par Willy Sagnol crée depuis deux jours la polémique. L’ancien international, désormais entraîneur des Girondins de Bordeaux, y explique qu’il veut réduire l’arrivée de joueurs africains :
« Tant que je serai entraîneur des Girondins, il y aura beaucoup moins de joueurs africains qui rejoindront les rangs de Bordeaux »
affirme-t-il, avant de s’expliquer. D’abord, de nombreux joueurs africains repartent au moment de la Coupe d’Afrique des nations, créant de graves problèmes d’effectifs pour le club. Il se lance ensuite dans une autre sorte d’explication, commençant par rappeler que si les dirigeants de clubs font venir des joueurs noirs, c’est avant tout parce qu’ils sont moins chers et permettent ainsi de faire baisser les salaires des autres joueurs. C’est le même phénomène qui a conduit à l’invasion de l’Europe, tant le grand patronat et les financiers apatrides souhaitaient remplacer des ouvriers européens qualifiés, mais trop revendicatifs. Mais comme au sein des sociétés européennes, la venue de joueurs africains dans les clubs est un facteur de grave déstabilisation selon Willy Sagnol :
« L’avantage du joueur, je dirai typique africain : il n’est pas cher, généralement prêt au combat, on peut le qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n’est pas que ça, c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline. Il faut de tout. Il faut des Nordiques aussi. C’est bien les Nordiques, ils ont une bonne mentalité. »
Ces propos étaient tellement peu racistes qu’il a ajouté :
« Une équipe de foot, c’est un mélange. C’est comme la vie, c’est comme la France [sic]. Sur un terrain, on a des défenseurs, des attaquants, des milieux, des grands, des rapides, des petits, des techniques. Voilà. »
Des vidéos avec des propos tronqués ont été mises en ligne et les différents groupes antifrançais habituels ont lancé contre lui une vaste campagne de haine, relayée largement par les médiats.
« [Willy Sagnol] véhicule à travers ses propos une théorie de classification des qualités, des performances et des défauts des individus en fonction de leur origine ethnique. Cette classification-là, elle est née de la classification des races de Gobineau au 19e siècle. C’est ce qui a conduit à les hiérarchiser. Willy Sagnol ne le sait peut-être pas, mais il contribue à faire vivre des préjugés raciaux. Et ce n’est pas la première fois: quand il y avait eu l’affaire des quotas autour de Laurent Blanc, en 2011, Sagnol était venu à son soutien avec le même genre de discours. Je ne dis pas qu’il est raciste, je dis juste qu’il tient des propos racistes peut-être sans le savoir et sans se rendre compte de leur gravité. »
a osé un membre de la LICRA.
Symbolisant la communautarisation accrue de la société française, plusieurs « leaders » noirs, comme Lilian Thuram et Pape Diouf, se sont engouffrés dans la brèche pour attaquer l’entraîneur. Ce dernier a invité les joueurs noirs à boycotter une journée du Championnat de France. Il n’est pas certain qu’une telle mesure soit mal perçue par de nombreux spectateurs.
Jusqu’ici, le président des Girondins de Bordeaux Jean-Louis Triaud a soutenu son entraîneur.