Un mois après la liquidation de ‘Charlie’, c’est une deuxième entité antifrançaise, l’UMP, à laquelle l’hiver 2014-2015 semble devoir être fatal. Si le cadavre bouge toujours, les positions irréconciliables des uns et des autres, les ambitions, les provocations, les erreurs et compromissions des chefs annoncent la fin prochaine du parti qui tenta de faire cohabiter « gaullistes sociaux », libéraux, centristes, fédéralistes européistes et souverainistes. Un rêve déjà mort depuis longtemps.
Une semaine désastreuse pour Sárközy
La semaine passée avait commencé dans les larmes pour l’Union pour un mouvement populaire (UMP), avec l’élection de son candidat raciste antiblanc dans le Doubs ; ce fut un véritable camouflet pour Nicolas Sárközy, cette élection étant la première depuis son élection à la tête de l’UMP. La semaine s’est poursuivie en psychodrame avec les déchirements autour du questionnement sur le « front républicain » et le « ni ni ».
La semaine noire a été marquée mardi par le désaveu de Nicolas Sárközy par ses propres cadres, le président du parti libéral étant mis en minorité lors du bureau politique. Plus grave : le désaveu intervint alors même que Nicolas Sárközy venait de renier sa parole et la position qu’il avait imposée depuis des années, celle du refus de choisir entre le PS et le FN.
Pire encore : il a ensuite été révélé que si Nicolas Sárközy a laissé se développer la polémique, c’est parce qu’il avait, une nouvelle fois, abandonné la France et son parti pour une très rémunératrice « conférence » auprès de ses amis oligarques arabes.
Nouvelles provocations d’Alain Juppé contre l’aile « droite »
La semaine s’est achevée samedi par les huées adressées par les militants de l’UMP au candidat à la présidentielle Alain Juppé. Alors qu’il prenait la parole devant le conseil national du parti, le corrompu a une fois encore évoqué l’alliance nécessaire avec les centristes, et même avec François Bayrou, qui a trahi à de multiplies reprises les libéraux-conservateurs.
« Partout c’est l’union de l’UMP, de l’UDI et du MoDem »
a déclaré le corrompu, sollicitant les huées de l’assistance. Il a poursuivi ses provocations en raillant les défenseurs de la famille et de la justice en apportant quasiment son soutien aux politiques criminelles de Christiane Taubira.
« Y’a [sic] deux réflexes pavloviens : y’a [sic] madame Taubira et le MoDem »
a ajouté l’individu condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Il avait déjà été hué en novembre 2014 après des propos similaires. En exacerbant les tensions, Alain Juppé se ménage une porte de sortie de l’UMP qui lui permettrait le cas échéant de quitter le parti pour assumer une candidature – suicidaire pour la droite – au centre droit contre un Nicolas Sárközy démonétisé.
-26 pour Sárközy chez les sympathisants UMP
Constater que Nicolas Sárközy apparaît totalement inadapté à la situation et dépassé par les événements est peu dire. Une enquête BVA montre que désormais, seulement 39 % des sympathisants UMP sondés se prononcent en faveur d’une candidature Sárközy en 2017, contre 65 % en septembre et 70 % en janvier 2014. Cela représente une chute de 26 points en cinq mois, 31 points en un an. Même François Hollande n’avait pas connu de sondages aussi désastreux.
Nicolas Sárközy demeure cependant le préféré des sympathisants UMP devant Alain Juppé (33 %), Bruno Le Maire (12 %) et François Fillon (11 %) ; le franc-maçon Xavier Bertrand et le mosaïque Jean-François Copé sont eux totalement hors course à 3 % et 1 %. Pour l’ensemble des Français sondés, sans tenir compte des appartenances partisanes, c’est Alain Juppé qui arrive en tête (43 %, +3), très loin devant Nicolas Sárközy (13 %, -14).
Malgré l’unité de façade affichée samedi, la semaine désastreuse de son président, les propos violents d’Henri Guaino contre Valérie Pécresse et au-delà contre l’ensemble du parti et de ses pratiques, l’arrivisme et les « combinaisons », les oppositions fondamentales sur la stratégie en cas de duels FN/PS, les points de vue irréconciliables à propos du changement de nom de l’UMP comme à propos de l’alliance avec le Mouvement démocrate (MD, dit MoDem) laissent peu de doutes sur le déroulement et l’issue des primaires, a fortiori si, après les élections de mars et décembre prochain, c’est le Front national qui apparaît comme le grand vainqueur devant un Nicolas Sárközy, incapable désormais de s’imposer même parmi les siens.