Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé hier l’envoi de nouvelles troupes françaises dans le Sahel, où actuellement environ 3 000 hommes sont déjà déployés dans le cadre de l’opération Barkhane. Les militaires français sont chargés de missions sur cinq pays, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad, qui représentent un total de 5 096 092 de kilomètres carrés, soit plus de neuf fois la superficie de France métropolitaine.
Le gouvernement a affirmé ne pas vouloir participer aux combats contre le Groupe sunnite pour la prédication et la lutte (Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’Awati Wal-Jihad, dit Boko Haram), contre lequel est engagée une coalition régionale, regroupant le Tchad, le Niger et le Cameroun, depuis plusieurs semaines. L’armée française, qui combat notamment apportera un soutien logistique aux forces africaines engagées dans les combats.
L’armée ne bénéficiera donc d’aucun répit, alors que les effectifs engagés pour la mission Sangaris allaient être réduits, devant passer de 2 000 hommes à moins de 1 000 fin 2015, et qu’environ 10 000 militaires sont déployés sur le territoire national pour défendre essentiellement les biens et les intérêts juifs et islamiques. François Hollande a prolongé cette mission déshonorante et profondément antifrançaise jusqu’à l’été au moins. Et après avoir contribué à la destruction des emplois dans l’armée et à la réduction des crédits, leur président est allé plus que les seules propositions de réduite la baisse des effectifs : il a demandé à Jean-Yves Le Drian de « tirer toutes les conséquences en termes d’adaptation des effectifs du ministère de la défense, au-delà des 7 500 postes dont il avait déjà décidé le maintien le 21 janvier dernier, [un] travail [qui] sera réalisé dans le cadre de l’actualisation de la loi de programmation militaire » ont précisé ses services.
Comme au Mali – où les attaques meurtrières ont repris ces derniers jours, faisant un mort parmi les civils français – et en Afghanistan, l’armée française, qui a perdu de nombreux hommes au combat, se retire sans véritable succès de Centrafrique, les politiciens français n’ayant à aucun moment su déterminer un cadre d’engagement cohérent, fixer des buts effectifs et accessibles et imposer aux belligérants conditions d’entente acceptables.