Le parti d’extrême droite Front national (FN) a officiellement rejeté hier ses fondements et confirmé l’existence de deux pôles irrmédiablement irréconciliables. Marion Maréchal-Le Pen a été nommée sans gloire tête de liste aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur en décembre prochain. Elle a bénéficié pour cela dans un premier temps du retrait de son grand-père. Ce dernier, reculant devant « l’insupportable police juive de la pensée » agissant au cœur même de son parti, avait fait valoir sa préférence pour sa descendance, qui le renie, au détriment de Bruno Gollnisch, qui l’a toujours soutenu.
Par ce choix, la direction du FN fait siens les propos insultants répétés par Marion Maréchal-Le Pen contre Bruno Gollnisch, rejetant catégoriquement toute idée de collaborer avec l’universitaire sur une même liste. Ce dernier a laissé écouler sa mélancolique rancœur devant les médiats comme lors d’un entretien, demandant officiellement à la prétendue « jeune garde » des arrivistes sans honneur, prêts à toutes les trahisons et tous les reniements – du moins les rares dans lesquels ne seraient pas déjà vautrés – de s’expliquer.
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La décision a réjoui tous les parvenus du parti d’extrême droite, qui ont fièrement défilé devant les caméras pour faire éclater leur sentiment de victoire sur les nationalistes, pressés les uns d’étaler leur propre caricature, pour les autres d’obtenir, tels des Manuels Valls annonçant la répression généralisée contre les Français au sein d’une colonie, de belles images en s’exhibant auprès de néo-Français.
Outre la nièce de la présidente du FN Marion Maréchal-Le Pen en PACA, l’extrême droite présentera son amant Louis Aliot en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées (qui cumule outre ses fonctions au FN, des sièges de député européen et conseiller municipal), Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté (déjà député européen et conseillère générale), Gilles Pennelle en Bretagne, l’avocat et trésorier du parti Wallerand de Saint-Just, l’antilepéniste de choc Nicolas Bay (déjà député européen et conseiller régional) et Pascal Gannat dans le Pays de la Loire.
Les autres têtes de liste restent à déterminer, notamment celle de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Marine Le Pen et ses conseillers attendront vraisemblablement le dernier moment pour annoncer ou non la candidature de la présidente du FN. Elle devrait être déterminée par les sondages. Marine Le Pen ne devrait s’engager qu’en cas de victoire assurée, ne pouvant se permettre une défaite dans l’optique de 2017 face à Nicolas Sárközy et en interne face à Marion Maréchal-Le Pen.