Après les attentats de janvier 2015, la direction de Charlie Hebdo, torchon à l’agonie la veille des attentats, ont vu pleuvoir les dizaines de millions d’euros. Dons de particuliers, soutiens des multinationales et argent public : rien n’a manqué.
Le torchon, lui, s’est consumé. Les déchirements liés au pactole ont éclaté au grand jour dès mars, chacun réclamant sa part du butin sanglant. Chez les incroyants d’extrême gauche, un miracle s’était produit, ô combien symbolique : le sang des scatophiles s’est transformé en millions sur les comptes en banques…
Onze salariés, dont Patrick Pelloux, Renald Luzier (Luz) et Zineb el-Rhazoui, exigèrent le partage, dénonçant « l’opacité » et le « mépris » de la direction. Zineb el-Rhazoui a été convoquée au printemps pour un entretien préalable à un licenciement. Patrick Pelloux et Renauld Luzier, incapables d’atteindre le magot, ont quitté depuis le torchon.
La direction, elle, ne perd pas le sud-est. Les ventes se sont effondrées, se rapprochant peu à peu du niveau d’avant les attentats – c’est-à-dire celles d’un journal très nettement déficitaire. Elles seraient cependant d’encore 100 000 par numéro (plus 183 000 abonnements). Les actionnaires espèrent encore tirer bénéfices de la kouachisation de sa direction l’an dernier : le numéro du 6 janvier, un an après l’attaque du siège, sera tiré à près d’un million d’exemplaires. Reste à savoir si, un an après, la sidération mentale continue à agir sur les esprits les plus faibles.