Renault a un gros problème : depuis 20 ans que dure son « alliance » elle n’a jamais réussi à s’imposer à Nissan. Or, une association d’égaux, ça n’existe pas, ça se transforme tout de suite en une confrontation d’ego. Confrontation des ego jaunes pour qui être dirigé par des blancs est une humiliation, et des ego blancs qui n’imaginent même pas qu’il soit possible d’être dirigé par des jaunes.
C’est une évidence qui ne pouvait échapper qu’à un mondialiste fanatique comme Louis Schweitzer, le PDG de l’époque, qui avait eu cette idée folle de nouer, au plein sens du terme, une alliance avec un concurrent racial mortel. Autant se lier à un python, le résultat sera le même, l’étouffement d’un des deux ou des deux.
Depuis l’arrestation de Ghosn, véritable acte d’agression de Nissan contre Renault, voire, du Japon contre la France, le dilemme de Renault ne peut plus être masqué par des discours « corporate » : soit affaiblir son partenaire pour réussir à s’imposer à lui, ce n’est quand même pas très malin, soit s’en séparer, mais au risque de se retrouver tout seul car les alliances dans l’automobile sont déjà faites.
L’histoire donne un exemple assez spectaculaire d’une alliance blancs – jaunes perdante : le Pacte tripartite signé à Berlin le 27 septembre 1940 entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon. En l’occurrence, les partenaires ne se sont pas entre-déchirés, mais ils n’ont strictement rien fait en commun : le Japon aurait au minimum pu menacer la Russie de l’attaquer par l’Est, mais il ne s’est même pas donné la peine de faire semblant, il est vrai qu’il venait de subir une lourde défaite à Khalkhyn Gol en 1939.
Encore, les Allemands, avant de signer ce pacte, avaient quand même témoigné d’une certaine estime et sympathie réelle pour les Jaunes, ils avaient essayé de faire connaissance. Il y a eu cette expédition allemande au Tibet de mai 1938 à août 1939 sous la direction du zoologue Ernst Schäfer (1910-1922), spécialisé en ornithologie. Organisé sous le patronage (Schirmherr) du Reichsführer-SS et, dans les débuts au moins, sous l’égide de l’institut Ahnenerbe (« héritage ancestral » institut créé par Heinrich Himmler en 1935), elle permit à ces représentants de l’Allemagne de nouer de très bonnes relations avec les élites tibétaines, de tourner un film sur les fêtes du nouvel an tibétain, de prendre de nombreuses mesures anthropométriques de la population locale ainsi que des milliers de clichés qui constituent le fonds occidental le plus important sur le Tibet jusqu’en 1945 [source : Philippe Baillet dans le parti de la vie p. 27 éditions Akribeia]
Il y a aussi eu cette longue coopération sino-allemande de 1911 à 1941.
Hitler y mit progressivement un terme, l’Allemagne s’orientant vers une alliance avec l’Empire du Japon. Le soutien technique de l’Allemagne à la Chine continua au début de la guerre sino-japonaise mais, en février 1938, l’Allemagne reconnut le Mandchoukouo comme nation indépendante dans le cadre de ses relations avec le Japon, et mit fin officiellement à toute aide concrète dans le cadre du conflit, cependant des envois d’armes continuèrent pendant quelque temps sous des pavillons de complaisance.
Des contacts diplomatiques entre le Troisième Reich et la République de Chine perdurèrent jusqu’en juillet 1941, mais cessèrent ensuite quand le régime nazi reconnut officiellement le gouvernement pro-japonais de Nankin comme seul gouvernement légitime de la Chine. [source : note Wiki]
Renault compte-t-il s’en sortir mieux que les Allemands à l’époque. Aucune chance, le temps où on pouvait leur prendre des mesures anthropométriques semble bien révolu…
Dans un œuf, le blanc et le jaune ne se mélangent pas.
Francis Goumain