La communauté internationale a multiplié les interventions depuis samedi pour appeler à la paix, mais également pour faire pression sur les forces chiites. À l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni; et Angola, Chili, Espagne, Jordanie, Lituanie, Malaisie, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Tchad et Venezuela) apporté son soutien à l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi. Dans un communiqué, l’ONU évoque la menace de sanctions contre les miliciens chiites. Les alliés d’Abd Rabbo Mansour Hadi n’ont cependant pas réussi à obtenir de mesures contraignantes.
Dimanche, Abdul-Malik al-Houthi, qui dirige les milices chiites, a appelé, lors d’une intervention télévisée, ses compatriotes yéménites à la mobilisation pour poursuivre l’offensive menée depuis plusieurs jours vers le sud. Il s’agit selon lui d’anéantir les groupes terroristes État islamique (ÉI) et Al-Qaïda Péninsule arabique (AQPA, Tanẓīm al-Qā‘idah fī Jazīrat al-‘Arab). Cette intervention intervient deux jours après un massacre commis par des terroristes dans le nord du pays contre des mosquées à l’heure de la grande prière ayant fait 142 morts.
Le dirigeant chiite ne semble pas du tout prêt à des négociations. Après la prise de Taëz, il semble au contraire décidé à poursuivre l’offensive vers le sud et vers Aden, où s’est réfugié l’ancien président.
« Hadi est une marionnette aux mains des forces du mal, conduites par les États-Unis »
a-t-il dénoncé, évoquant un complot « […] financé par l’Arabie saoudite et le Qatar », accusés de soutenir les groupes terroristes et se montrant hostile à la poursuite des négociations. Les milices chiites, soutenues par l’Iran, s’opposent à l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par les régimes sunnites de la région, chassé du pouvoir par la force en janvier dernier, dans un contexte de multiples guerres civiles depuis de nombreuses années.
Après les violences de la fin de semaine dernière, l’armée américaine a accéléré et achevé le retrait de ses forces terrestres du Yémen et de ses personnels diplomatiques et autres. Les États-Unis devraient cependant poursuivre leurs frappes contre Al-Qaïda Péninsule arabique (AQPA, Tanẓīm al-Qā‘idah fī Jazīrat al-‘Arab) avec des drones.
Les forces chiites ont pris le contrôle de l’aéroport de Taëz.
Les Houthis sont soutenus par l’Iran chiite et le président Hadi par les pays du Golfe, dont l’Arabie saoudite sunnite.