Le chef d’Al-Qaeda en Syrie AL-Jolani (le deuxième en partant de la gauche) supervise l’offensive sur Alep. Voici les modérés si chers à nos médias.
Le 28 octobre 2016, les djihadistes de l’armée de la conquête « Jaish Al Fateh » ont lancé une grande offensive contre les quartiers loyalistes de la ville d’Alep. Cette offensive, la deuxième de cette envergure lancée contre les quartiers ouest d’Alep apparaît comme l’offensive de la dernière chance. En effet, durant le mois d’août 2016, les mêmes djihadistes avaient tenté de briser le siège imposée par l’armée Syrienne sur les quartiers Est d’Alep, Couronnés de succès durant les premiers jours, les djihadistes avaient du se retirer face à la puissance de l’armée Syrienne laissant derrière eux des centaines de morts et des dizaines de véhicules détruits.
Malgré cette cuisante défaite, les principaux soutiens des djihadistes, à savoir le Qatar et l’Arabie Saoudite ont continué à livrer de l’équipement dans la province d’Idlib, principale base des groupes terroristes. De plus, les factions djihadistes ont pu compter sur l’arrivée de centaines de militants en provenance de la région de Damas, là où ces derniers ont rendu de nombreuses villes qu’ils occupaient à l’Armée Syrienne en échange d’un passage sécurisé vers la province d’Idlib. Voilà donc les djihadistes en position de relancer une nouvelle fois la bataille d’Alep. On peut s’étonner de la rapidité avec laquelle les djihadistes lancent cette nouvelle offensive mais ils n’ont guère d’autres choix. En effet le camp qui contrôlera entièrement la ville d’Alep, qui est divisée en deux depuis l’offensive rebelle de 2012 avec les quartiers Ouest aux mains des forces loyalistes et les quartiers Est aux mains des « rebelles », gagnera sans doute la guerre. Le temps joue contre les rebelles, depuis le milieu de l’été 2016, les forces Syriennes ont réussi à imposer un siège total aux quartiers Est Alep et ne cessent d’avancer, en particulier sur la partie nord de ces quartiers.
Contrairement à la précédente offensive qui s’était déroulée au niveau du quartier Ramouseh et de sa base d’artillerie, celle-ci se concentre un peu plus au Nord, vers l’académie militaire d’Ale, à l’entrée du « nouveau Alep », là où 1.5 millions de civils vivent sous les bombardements permanents des factions djihadistes. La communauté internationale est d’ailleurs bien silencieuse sur le sort qui attend les civils vivants dans les quartiers loyalistes si l’offensive djihadiste réussit. Preuve, encore une fois, que les bons sentiments sont à géométrie variable chez nos ennemis.
Sur le terrain des opérations militaires, l’offensive des terroristes est pour le moment un désastre, plus de 300 morts et quasiment aucun gain. Seules avancées notables, la prise des districts « Al Assad » et « Minyan », aux portes de l’académie militaire mais qui sont depuis le 30 octobre contestés, après que l’armée Syrienne ait lancée sa propre contre-offensive. Il est peu probable que les terroristes réussissent à pénétrer dans les quartiers ouest d’Alep tant la densité urbaine y est importante. Les factions coalisées sous la bannière de « Jaish Al-Fateh » ne sont pas habituées au combat en milieu urbain contrairement aux troupes d’élite de l’armée Syrienne stationnées sur ce front. Le seul groupe djihadistes efficace en combat urbain est « Fatah Halab » mais ceux ci sont assiégés à l’intérieur des quartiers Est d’Alep depuis plusieurs mois. A court d’équipements et de munitions, il est peu probable qu’il lance une offensive depuis l’intérieur de la ville pour soutenir l’offensive de Jaish Al Fateh.
Malgré les évidentes difficultés rencontrées par les terroristes, la bataille d’Alep semble loin d’être terminée. L’armée Syrienne avance très lentement dans les quartiers Est d’Alep pour minimiser ses pertes et il reste des milliers de djihadistes en état de combattre. En ce 31 octobre 2016, la ligne de front est relativement calme hormis les habituelles échange de tirs d’artillerie. Les terroristes ne devraient pourtant pas tarder à relancer leur offensive….
En bleu, les gains des djihadistes lors des deux premiers jours de l’offensive, en vert les djihadistes, en rouge l’armée Syrienne et cercle orange la zone reprise en partie lors de la contre offensive de l’armée Syrienne.