Le professeur de religion islamique, qui avait tenu des propos révisionnistes la semaine dernière en remettant en question le témoignage d’un rescapé des camps de concentration devant des élèves d’un lycée de Bruxelles, a présenté ses excuses jeudi 19 mars.
« Je présente mes excuses les plus sincères pour tout. Je suis conscient que le témoignage de M. Kichka reflète la réalité de ce qu’il a vécu dans les camps et ne peut ni ne doit être remis en question. Je n’ai jamais voulu dire qu’il y a eu invention de sa part », a déclaré Abdelhamid Termsamani, selon la télévision publique belge RTBF.
M. Termsamani, 64 ans, sera auditionné la semaine prochaine par deux inspecteurs de religion islamique de la Communauté française, en compagnie du grand rabbin de Bruxelles Albert Guigui. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme va examiner, à la demande des autorités belges, le dossier concernant ces propos révisionnistes.
Le ministre de l’enseignement en Communauté française de Belgique, qui s’est dit « choqué » par les propos « totalement inacceptables », a annoncé cette semaine le dépôt d’une plainte contre le professeur avec constitution de partie civile pour infraction à la loi belge de 1995 réprimant « la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide » des juifs durant la seconde guerre mondiale.
Henri Kichka, 83 ans, témoignait de son expérience concentrationnaire vendredi dernier devant environ 150 élèves de l’Athénée Bruxelles 2, un lycée public de la capitale belge, comme il l’a fait de nombreuses fois. Le professeur de religion islamique qui paraissait sceptique, a alors pris la parole et a déclaré que le récit de Kichka était « largement exagéré », citant même l’écrivain français négationniste Roger Garaudy. « Pour la première fois, quelqu’un m’a dit que mon récit était « largement exagéré », a expliqué Henri Kichka. Il avait exigé des excuses de la part du professeur révisionniste. Une enquête administrative a été ouverte à l’encontre de l’enseignant qui risque la révocation, a indiqué le ministère, qui dispose d’un enregistrement vidéo de la rencontre. L’Exécutif des musulmans de Belgique, l’institution qui désigne les professeurs de religion islamique, avait lui aussi évoqué de possibles sanctions. Le comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) qui s’est dit « indigné », s’inquiète de la répétition de faits de négationnisme dans le chef de professeurs de religion islamique et « demande à nouveau aux autorités de tutelle qu’elles décident de critères plus sévères de sélection des enseignants et de tous ceux auxquels la Communauté française de Belgique confie l’éducation de nos jeunes ».