Irak : attaque chimique de l’État Islamique contre les forces américaines
Le groupe terroriste État Islamique a lancé une attaque chimique contre la base aérienne de Qayyara en Irak, depuis laquelle les troupes américaines et irakiennes opèrent, ont confirmé jeudi les responsables américains. Une roquette ou un obus d’artillerie a atterri non loin de la base au sud de Mossoul. Du gaz moutarde a été retrouvé sur une munition tirée près de leurs installations au nord du pays. Le général de la Marine, Joseph Dunford, chef d’État-Major des armées des États-Unis, a déclaré que la capacité du groupe à livrer des armes chimiques était « rudimentaire », tandis qu’une autre source officielle a jugé l’attaque « inefficace ». Les troupes américaines ont analysé « une substance noire et huileuse » sur un fragment de la munition et ont détecté un agent chimique qui serait du gaz moutarde.
Aucun soldat américain n’a été blessé et aucun ne présente des symptômes d’exposition à cet agent. Toutefois, les troupes impliquées ont reçu une douche de décontamination par mesure de précaution. Les fonctionnaires américains assurent qu’ils « s’attendaient » à ce que le groupe islamo-terroriste État Islamique tente de recourir à des armes chimiques alors que les troupes américaines et irakiennes cherchent à reprendre la main sur la ville de Mossoul.
Une enquête des Nations-Unies révélée en août a établi que l’État Islamique avait déjà utilisé du gaz moutarde en Syrie dans une attaque le 21 août 2015 à Marea, dans la province d’Alep. Malgré tout, Ban Ki-moon a annoncé que le rapport conjoint des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui devait être remis cette semaine au Conseil de sécurité des Nations-Unies était reporté au 21 octobre.
Le directeur du département pour la non-prolifération et le contrôle des armements au sein du ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que les États-Unis s’abstiennent délibérément de mettre en avant les attaques chimiques contre leurs troupes déployées en Irak, le sujet étant tabou pour eux. « De toute évidence, les États-Unis n’ont aucune intention de détourner l’attention de la communauté internationale du gouvernement syrien, quitte à fermer les yeux sur des crimes perpétrés par Daech. J’espère que les récents événements, notamment la dernière attaque chimique contre les troupes américaines, forceront Washington à adopter une position plus claire là-dessus ».