La suppression de la frontière entre le Kosovo et l’Albanie pourrait marquer le premier pas vers l’unification des régions balkaniques peuplées par une majorité ou une minorité albanaise. Peu de temps après l’annonce de la création d’une armée du Kosovo le 14 décembre 2018, le Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj s’est vanté sur les réseaux sociaux d’avoir signé un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, pour un contrôle commun de la frontière des deux pays. Il assure que la suppression de la frontière avec l’Albanie sera effective dès mars prochain, et ce en conformité avec les règles de l’espace Schengen. Depuis le 1er janvier, les marchandises kosovares transitent sans entraves douanières par le port de Durrës.
Un processus difficile à arrêter
Le 26 novembre, lors de la session commune des gouvernements du Kosovo et de l’Albanie qui s’est tenue à Pec/Pejë, Rama et Haradinaj ont annoncé la création d’un fonds commun pour la politique extérieure, destiné à promouvoir l’adhésion conjointe du Kosovo et de l’Albanie à l’Union européenne d’ici à 2025. Certains analystes considèrent que toutes ces démarches équivalent à la création d’une Grande Albanie. Et les spécialistes des Balkans estiment qu’il s’agit d’un processus difficile à arrêter.
Pour l’heure, seul le président serbe, Aleksandar Vucic, semble réagir à la suppression de la frontière entre l’Albanie et le Kosovo. Selon lui, les Albanais mettent la communauté internationale devant le fait accompli : « Il est clair qu’ils vont persister à élaborer leur projet. Lorsque, au mois de mars, ils aboliront les frontières, je suis certain que les Kosovars lèveront les taxes douanières imposées sur les importations serbes et reviendront à la table de négociations, mais en position de force, celle d’une union avec l’Albanie « . Étonné devant le manque de réactions face à la création de la Grande Albanie qui se profile, Vucic a fustigé une politique du deux poids, deux mesures : « Imaginez la Serbie se lancer dans un projet d’unification avec la République serbe [Republika Srpska, l’une des deux entités qui forment la Fédération de Bosnie-Herzégovine]. Le monde entier se soulèverait contre la Serbie. »
Le Premier ministre albanais est, paraît-il, le stratège de la réalisation du rêve albanais. Surnommé le « père de la nation », il bénéficie d’une grande autorité et de la confiance des Albanais des Balkans. Qu’ils soient du Kosovo, de Macédoine, du Monténégro ou de Grèce, les Albanais attendent sa bénédiction pour toute décision politique les concernant.
La trahison des élites atlanto-européistes macédoniennes
En Macédoine, à l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Zoran Zaev, la « plateforme de Tirana » s’est mise en place. Le texte, signé à la fin de 2017, scelle la base d’une coalition des partis albanais de Macédoine, en vue de leur intégration dans le nouveau gouvernement macédonien, et augmente de manière significative les droits de leur communauté. En République de Macédoine des voix s’élèvent contre une albanisation discrète de la fédération, dans le but d’intégrer la partie ouest du pays à la Grande Albanie. La minorité albanaise représente environ 25 % de la population macédonienne.
Les aspirations des Albanais sont de plus en plus pressantes au Monténégro également. Ils y sont présents dans toutes les structures de l’État, du gouvernement jusqu’aux instances locales. À la fin de 2014, les Albanais sont parvenus à obtenir l’autonomie de la municipalité de Tuti (banlieue de Podgorica), ce qui leur permet de contrôler le budget local. Dans le gouvernement actuel, les Albanais occupent plusieurs postes ministériels et ont une influence non négligeable sur la politique étrangère du Monténégro qu’ils ont rapproché du Kosovo et de l’Albanie.
L’année dernière, Edi Rama a lancé au Parlement kosovar l’idée d’une politique étrangère et sécuritaire commune, de missions diplomatiques conjointes ainsi que d’un président unique. Lors du dixième anniversaire de l’indépendance du Kosovo, on a parlé de l’avenir commun du Kosovo et de l’Albanie, en soulignant l’intérêt politique des deux pays à fusionner leurs territoires. Dans les domaines politique, économique et culturel les relations entre le Kosovo et l’Albanie sont à ce point intenses que la frontière les séparant est surtout virtuelle.
Rama avait annoncé auparavant la mise en place d’un système d’éducation commun dans les deux pays, ainsi que la création d’un marché commun. La présence de quatre monnaies différentes – le lek en Albanie, l’euro au Kosovo et au Monténégro, le dinar en Serbie et le denar en Macédoine – n’est pas un problème – l’euro, cette arme du chaos en Europe, est en circulation dans toute la région.
Lors de la célébration de la fête nationale de l’Albanie, qui commémore l’indépendance, proclamée le 29 novembre 1912 à Vllora par Ismail Qemali, ce fut la liesse dans tous les pays peuplés d’Albanais. Sur les places publiques et les marchés de Pristina et de Skopje, on brandissait des drapeaux et des cartes de la Grande Albanie – qui comprenait, en plus de l’Albanie et du Kosovo, les territoires de Macédoine, de Grèce, du Monténégro et de Serbie où vivent des Albanais.
Les États-Unis à la manœuvre contre le monde orthodoxe
Certains pays soutiennent la création de la Grande Albanie, certes toujours de façon tacite, en prétendant qu’elle apportera la paix et la stabilisation dans les Balkans selon leur éternelle ritournelle. Le gouvernement de Trump a donné son feu vert à la « délimitation », à savoir l’échange de territoires entre le Kosovo et la Serbie : la partie nord du Kosovo, peuplée de Serbes, serait rattachée à la Serbie, en échange de quoi Presevo, Bujanovac et Médvedja, régions du sud de la Serbie majoritairement peuplée par les Albanais, reviendraient au Kosovo. Un échange de territoires en prévision dans l’avenir de la création d’une Grande Albanie.
C’est le projet des États-Unis qui disposent au Kosovo d’une des plus grandes bases militaires dans cette partie de l’Europe. L’Albanie et le Kosovo sont des partenaires stratégiques importants des Américains, notamment depuis l’adhésion du Monténégro à l’Otan, ce qui leur a permis de prendre le contrôle sur la mer Adriatique et de fermer aux Russes l’accès à cette partie des Balkans occidentaux.
Et l’ottoman qui se frotte les mains
L’idée de la Grande Albanie bénéficie bien sûr aussi du soutien de la Turquie d’Erdogan – solidarité de l’oumma aidant – qui y voit un moyen d’asseoir davantage sa présence et son influence dans les Balkans occidentaux. Un retour de sinistre mémoire qui ne laisse pas d’inquiéter tous les peuples balkaniques ayant vécu pour certains plus de 500 ans sous la férule cruelle et sanguinaire du sultan d’Istanbul.
au nom du plus jamais cela on recrée un foyer de nazis si les orthodoxes sont les premiers visés les autres religions suivront en clair les USA veulent un grand orient au centre de l’Europe et nous moutons nous persévérons au sein de l’OTAN contre la Russie qui voulait son intégration au sein de l’UE
La poudrière !!!!…. et qui allumera la mèche ? euh… à mon avis Erdogan non ? c’est juste une idée…
Petit à petit, les peuples commencent – ENFIN!!!– à réaliser que Sam n’est pas leur oncle… mais un simple voyou. Sur ce chapitre, les peuples neuropéens sont très lents à émerger de leur léthargie et de leur soumission au Grand Mâle Dominant de ce zoo burlesque qu’est en passe de devenir notre planète.