L’agrafe de combat rapproché (en Allemand, Nahkampfspange) est une décoration militaire allemande du troisième Reich, instituée le 25 novembre 1942 par Adolf Hitler pour récompenser les soldats ayant participé à des combats rapprochés au corps-à-corps.
Voilà une décoration qui paraîtra bien étrange aux armées d’aujourd’hui dont l’idéal semble être de tirer des missiles depuis des drones. Elle pose la question centrale de la guerre : le courage.
Selon la conception prussienne, la guerre n’est pas quelque chose de fonctionnel, mais d’existentiel; c’est l’épreuve du droit à l’existence d’une société. La guerre est régénératrice, salutaire, susceptible d’améliorer la société (nous citons là un extrait d’un texte remarquable sur Ulrich Willle) .
On peut souscrire à cette conception, étant entendu que la seule façon d’y souscrire, ce ne sont pas les mots, mais les actes, toutefois, il faut émettre une grosse réserve. Même à l’époque où elle a été instituée, et spécialement au sein de l’armée qui a inventé la blitzkrieg à base de percée, de déplacement de troupes et d’organisation logistique, le combat rapproché était un signe patent d’échec stratégique. Dans cette optique, la hiérarchie dans cette décoration laisse perplexe.
L’insigne de bronze est attribué pour 15 jours de combats rapprochés (36 400 récipiendaires), celui en argent pour 30 jours (9 500 récipiendaires) et l’or récompense ceux qui ont combattu 50 jours dans ces conditions, à la baïonnette et à la grenade (631 récipiendaires). Cinquante jours de combats rapprochés c’est purement et simplement une catastrophe stratégique.
On ne peut s’empêcher de penser qu’il manque un critère d’attribution : à l’issue du combat, il faut avoir gagné.
Mais il est certain que ceux qui ont reçu cette agrafe du courage méritent plus notre admiration que ceux qui aujourd’hui en France se battent pour des points de retraite au milieu de la submersion migratoire.
Francis Goumain