Le sacrifice des intérêts français dans les territoires du Levant par le général de Gaulle, au profit de la lutte contre les puissances de l’axe
La guerre du Levant, qui débute le 8 juin 1941 et au cours de laquelle les troupes françaises, du gouvernement du Maréchal Pétain, se battent contre les troupes alliées, prend fin le 11 juillet au soir. En effet, malgré une magnifique résistance et quelques victoires tactiques, privées de toute possibilité sérieuse de se renforcer ou de se ravitailler, par le désintérêt des puissances de l’axe pour ce lointain théâtre d’opérations, les forces fidèles au gouvernement métropolitain étaient arrivées à un extrême degré d’usure faisant craindre à leurs chefs un prochain effondrement. Les négociations de l’armistice s’ouvrirent donc à Saint Jean d’Acre le 12 juillet, mais la signature de celui-ci suscita les inquiétudes du général de Gaulle sur l’avenir de la France libre en Syrie et au Liban.
Avant le début des négociations, le gouvernement britannique envoya au gouvernement de Vichy un mémorandum le 11 juillet, rappelant notamment le but de l’intervention militaire des alliés au Levant : « les alliés n’ont pas d’autres buts en Syrie que celui d’empêcher qu’elle ne serve de base à des forces terrestres et aériennes ennemies contre la position militaire dans le Moyen-Orient. Ils se sont également engagés à l’égard de la population arabe en lui donnant lors de leur entrée en Syrie une garantie d’indépendance. La Grande-Bretagne a appuyé la déclaration de Catroux ».
Le texte britannique évoque ensuite le devenir des troupes de Vichy qui pourront librement rejoindre les alliés ou être rapatriées ; la question du matériel de guerre ; le droit pour les alliés d’occuper la Syrie pendant la durée de la guerre ; la levée du blocus et l’intégration du Levant dans le bloc sterling.
Devant les exigences du mémorandum britannique, le gouvernement de Vichy estima qu’elles étaient « inconciliables avec les droits et les prérogatives de la puissance mandataire ». Il refusa en outre de négocier avec les « traîtres à leur patrie, comme de Gaulle et Catroux » et toute « amnistie », car « des soldats français obéissant au gouvernement de leur pays n’ont pas à être amnistiés ».
Les négociations s’ouvrirent le 12 juillet à Saint-Jean d’Acre, auxquelles participent les délégations loyales au gouvernement métropolitain du Maréchal, britannique et de la France libre : le général de Verdilhac présidait la délégation Maréchaliste, le général Wilson la délégation britannique et le général Catroux celle de la France libre.
Sur le plan territorial, il fut décidé que les forces alliées occuperaient la Syrie et le Liban, et que les forces françaises seraient concentrées dans des zones fixées par une commission mixte. Les armes détenues par les troupes loyales au gouvernement de métropole et le moyen de rapatriement des officiers et des troupes firent l’objet d’âpres négociations entre les deux généraux. La question la plus délicate portait sur les modalités permettant de choisir entre le ralliement à la cause gaulliste ou le départ vers la métropole.
L’accord d’armistice fut signé le 14 juillet 1941 par les généraux de Verdilhac et Wilson, le général Catroux n’étant pas autorisé à y apposer son paraphe. Cet accord, dans lequel la France libre n’était pas mentionnée et n’obtint donc pas le matériel militaire de l’Armée du Levant, portait exclusivement sur les questions de reddition. D’autre part, il fut décidé que les troupes syriennes et libanaises, dites troupes spéciales, passeraient sous commandement britannique.
Pour le général de Gaulle, ce texte équivalait « à une transmission pure et simple de la Syrie et du Liban aux Britanniques. Pas un mot des droits de la France, ni pour le présent, ni pour l’avenir. Aucune mention des Etats du Levant ». Il estima que Vichy « abandonne tout à la discrétion d’une puissance étrangère et ne cherche à obtenir qu’une chose : le départ de toutes les troupes, ainsi que du maximum de fonctionnaires et de ressortissants français ». Il regretta également que les alliés britanniques de la France au Levant sur les plans politique et administratif, tandis que la France acceptait le commandement militaire de la Grande-Bretagne, selon les conditions bien précisées dans les textes acceptés le 25 juillet. Cette reconnaissance est ainsi exprimée par Lyttelton, dans une lettre adressée à de Gaulle ce même jour : « Nous reconnaissons les intérêts historiques de la France au Levant. La Grande-Bretagne n’a aucun intérêt en Syrie et au Liban, excepté de gagner la guerre. Nous n’avons pas l’intention d’empiéter d’aucune façon sur la position de la France ».
La question de l’octroi de l’indépendance, promise le 9 juin par Catroux et par les Britanniques est néanmoins rappelée, à l’issue de laquelle la France gardera des liens privilégiés avec les nouveaux Etats indépendants : « La France libre et la Grande-Bretagne ont, l’une et l’autre, promis l’indépendance à la Syrie et au Liban. Nous admettons volontiers, qu’une fois cette étape franchie et sans la remettre en cause, la France devra avoir au Levant une position dominante et privilégiée parmi toutes les nations d’Europe ».
L’accord de principe sur une indépendance des territoires de Levant était néanmoins donné. L’abandon de l’Empire colonial français, monnaie d’échange pour le prix de la victoire des intérêts alliés, devenait inéluctable.
Ce même jour, de Gaulle se rendit en Syrie et au Liban, où il reçut un accueil enthousiaste des responsables politique et des populations. Mais en dépit de la renégociation des accords d’armistice à la faveur de la France libre, et malgré les promesses de désintéressement de la Grande-Bretagne, sur le terrain, les relations entre les gaullistes et les Britanniques restèrent difficiles, ces derniers ne respectant pas, aux dires de de Gaulle, les accords passés avec Lyttelton. Celui-ci reconnaît d’ailleurs le 7 août, lors d’une visite à Beyrouth, que « les militaires anglais n’exécutaient pas nos accords des 24 et 25 juillet ».
Dans ce contexte, néanmoins, la France libre installa son administration et s’attacha à remettre en marche les gouvernements syrien et libanais. L’après guerre chassât la France de sa position privilégiée de puissance mandataire et entérinât les plus noirs desseins de la Grande-Bretagne et des donneurs d’ordre de son gouvernement, grand vainqueurs de la seconde guerre mondiale.
Ne s’estimant pas lié par les clauses de l’armistice de Saint-Jean d’Acre, le pouvoir gaulliste emprisonnât et poursuivit le vieux général Dentz, héroïque défenseur des intérêts français au Levant, cette invasion alliés des territoires mandataires. Il mourut de maladie et des mauvais traitements qui lui furent infligés durant sa détention quelques mois après.
Partout où il est passé, il a travaillé contre les intérêts des Français, donc de la France. Ainsi en Indochine française, il a toujours, durant la guerre 39/45tenté de saboter les efforts de l’administration de l’amiral Decoux pour préserver ces territoires de la guerre et des Nippons. Mission réussie jusqu’au coup de force japonnais. A la fin des hostilités, il envoya une « bande » d’incompétents, après avoir fait bombarder nombre de lieus ; ce qui provocat de trop nombreux morts tant métropolitains qu’autochtones, civils et militaires, déjà durement éprouvés par le coup de force japonnais. Il voulait « que le sang coule pour pouvoir signer la rédition niponne! C’est généreux, la France!