A L’APPROCHE du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, le chef de l’Etat français n’a, semble-t-il, rien de mieux à faire que de mettre en garde contre un retour à l’Europe des années trente. Dans un entretien à Ouest France, Emmanuel Macron, après avoir plaidé pour une Union européenne « plus souveraine et plus multilatérale », ce qui est une contradiction dans les termes, compare en effet la situation actuelle sur le Vieux Continent à celle qui a prévalu pendant l’entre-deux-guerres : « Dans une Europe qui est divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l’Europe de l’après-première guerre mondiale à la crise de 1929. Il faut l’avoir en tête, être lucide, savoir comment on y résiste », en « portant la vigueur démocratique et républicaine. »
Nullement avare d’hyperboles, le locataire de l’Elysée en rajoute : « L’Europe est face à un risque : celui de se démembrer par la lèpre nationaliste (sic) et d’être bousculée par des puissances extérieures. Et donc de perdre sa souveraineté. » Or, l’Union européenne détruit la souveraineté et l’identité des Etats membres mais ne constitue en rien une puissance souveraine, forte et crédible. Dans les faits la construction européenne, depuis plus d’un demi-siècle, n’a servi qu’à affaiblir les nations du Vieux Continent, à leur faire perdre pan après pan tous les attributs de souveraineté, du pouvoir de battre monnaie jusqu’à la maîtrise des frontières, et à consacrer la supériorité du droit européen sur le droit national, même constitutionnel.
Le président de la République a décidé de célébrer de manière minimaliste le centième anniversaire de la signature de l’armistice et a fait savoir que les cérémonies ne pourraient avoir un caractère « trop militaire ». Il faut croire que pour nos dirigeants le devoir de mémoire ne s’impose que quand il s’agit de culpabiliser les Français à travers la diabolisation de la colonisation et la contre-religion de l’“Holocauste”. On se souvient que le centenaire de Verdun en 2016 avait déjà donné lieu à des cérémonies outrageantes, Hollande regnante, avec des adolescents courant entre les tombes des Poilus dans une scénographie grotesque et indigne. La Première Guerre mondiale a fait des millions de morts et de blessés, de mutilés. Dans certains villages il ne restait parfois qu’un homme en âge de se marier après ce conflit qui fut une véritable hécatombe dont le pays ne s’est jamais vraiment relevé. Eh bien, contrairement à la Shoah, les différents chefs d’Etat et de gouvernement font le service minimum, preuve qu’ils sont du parti de l’étranger et se moquent des souffrances et des sacrifices de millions de Français de souche.
Il faut dire que tout est fait pour avilir le peuple et lui contester les droits les plus élémentaires et les plus fondamentaux. On lui impose une immigration massive profondément destructrice, on l’empêche de s’exprimer par des lois liberticides et on lui retire même le droit de vote dans certaines parties du territoire national. On le sait, le non à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie l’a emporté le 4 novembre avec 56,7 % des voix (78 734 votes) contre 43,3 % (60 199 votes) pour le oui, la participation ayant été massive (80,63 %). Mais ce qu’on ne dit pas, c’est que tous les Français s’étant installés en Nouvelle-Calédonie depuis moins de trente ans, après 1988, n’ont pas eu le droit de prendre part au vote sur l’indépendance de ce territoire appartenant pourtant à notre pays. Pour figurer sur la liste électorale très spéciale, il fallait en effet remplir au moins une des conditions suivantes : avoir été admis à participer à la consultation du 8 novembre 1998, ce qui signifie nécessairement remplir la condition de dix ans de domicile au moment de la consultation de 1998 ; avoir eu le statut civil coutumier ou, né en Nouvelle-Calédonie, y avoir le centre de ses intérêts matériels et moraux ; avoir l’un de ses parents né en Nouvelle-Calédonie et y avoir le centre de ses intérêts matériels et moraux ; pouvoir justifier de vingt ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie ; être né avant le 1er janvier 1989 et avoir eu son domicile en Nouvelle-Calédonie de 1988 à 1998 ; être né à partir du 1er janvier 1989 et avoir eu un de ses parents satisfaisant aux conditions pour participer à la consultation de 1998. Autrement dit, un Français de métropole s’étant installé en Nouvelle-Calédonie après 1988, y travaillant, y payant ses impôts, n’a pas eu le droit, non plus que son épouse et ses enfants, de participer à un référendum concernant pourtant leur avenir dans un territoire appartenant à la France. Non seulement le gouvernement français a procédé à cette ignominie pour complaire aux Kanaks mais il faut savoir que le Conseil constitutionnel a validé cette forfaiture. Les mêmes qui sont favorables au droit de vote des étrangers en France, qui naturalisent à tour de bras des immigrés qui viennent de poser le pied sur le sol national et que rien ne rattache à la France, ni leur langue, ni leur religion, ni leurs traditions, ni leurs racines, ni leurs croyances, ni leurs ascendants, trouvent tout à coup normal, légitime et nécessaire que l’on exclue du droit de vote pour une consultation capitale quant à leur avenir des Français de souche qui contribuent pourtant, par leur travail, leurs efforts, leur talent, au développement et à la richesse de la Nouvelle-Calédonie. C’est une infamie et un précédent extrêmement grave.
TOUTES CES manœuvres immorales n’ont pas suffi jusque-là à obtenir une majorité pour l’indépendance, contrairement à ce que souhaitent depuis trente ans des gouvernements français traîtres à notre pays. Malgré le blocage, le verrouillage du corps électoral, le non l’a emporté assez nettement. Mais cela n’empêche pas les partisans de la sécession complète avec la France d’appeler à la mise en œuvre d’autres référendums, comme le prévoient scandaleusement les accords de Nouméa qui envisagent la tenue de deux autres consultations référendaires en 2020 voire en 2022 si le non reste jusque-là majoritaire. Autrement dit on s’oriente vers l’indépendance obligatoire de la Nouvelle-Calédonie. Quand le peuple a mal voté, et bien qu’on ait déjà réduit le corps électoral autorisé à donner son avis, eh bien on le fait revoter jusqu’à ce qu’il se prononce dans le sens voulu par le mondialisme. C’est ainsi que les institutions européennes ont procédé avec les pays qui avaient rejeté par voie référendaire des traités européistes : les Danois et les Irlandais ont dû retourner aux urnes afin d’avaliser ce que souhaitait l’Europe bruxelloise.
Car il est évident qu’une Nouvelle-Calédonie française dérange des intérêts nombreux et puissants. Ceux des pays voisins et de tous ceux qui veulent l’affaiblissement de la France, la réduction de son espace maritime très important grâce à ces confettis d’empire. Il y a un intérêt géostratégique évident à conserver ce territoire magnifique et très riche en minerais situé dans le Pacifique sud. Mais les dirigeants français depuis De Gaulle ne savent que rapetisser la France et en organiser l’invasion, la submersion et la partition. Au moment où le général à titre temporaire liquidait l’Algérie française, et avec elle les richesses du Sahara (le gaz et le pétrole), commençait à se déverser sur la métropole une immigration extra-européenne massive qui n’a jamais cessé depuis. Non seulement les chefs d’Etat et de gouvernement depuis des décennies ont rétréci la France, son territoire, ses ambitions, son prestige, son aura, mais ils lui ont fait subir une colonisation à rebours d’éléments étrangers à son histoire, à son âme, à son génie. On comprend donc que Macron, l’homme-lige d’Attali et des Rothschild, ne soit pas très à l’aise pour célébrer le centenaire de la fin de la Grande Guerre. En un siècle qu’ont fait de notre pays tous ces gouvernements prévaricateurs ? L’armistice a été signé en 1918 mais la guerre à notre peuple, à notre histoire, à nos traditions, à notre religion, elle, n’a jamais cessé, elle s’est même renforcée depuis 1945 et la victoire d’un monde judéocentré, plaçant la France dans l’état de soumission et de submersion dans lequel elle se trouve aujourd’hui. Qui saura demain assurer sa Délivrance ?
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Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3350 de RIVAROL daté du 31 octobre 2018.